Après la mauvaise prestation de l'équipe nationale lors de la 25ème édition de la Coupe d'Afrique des nations, le bureau de la FRMF refuse d'assumer ses responsabilités et semble vouloir encore rester en place. «Ô vertu tu n'es qu'un nom !», disait Brutus, avant de céder au désespoir et mettre fin à ses jours. Tous ses efforts pour détrôner César ont été voués à l'échec. Même chose pour la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et l'équipe nationale, piteusement éliminée de la 25ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations. Lors d'une réunion, tenue lundi 6 février, au siége de l'instance fédérale, son bureau s'est dit avoir tiré ses conclusions. «Ayant pris note du rapport présenté par le sélectionneur de l'équipe nationale, M'hamed Fakhir, ce bureau a procédé à l'analyse de tous les éléments qui ont contribué à la préparation et au déroulement de la CAN. «Après un long échange de points de vue, le bureau Fédéral a chargé M'hamed Fakhir de lui soumettre dans les dix prochaines jours son programme de travail, sur la base de recommandations et orientations nouvelles de la fédération,» peut-on lire sur un communiqué de la FRMF. Les dirigeants de foot, principaux responsables du fiasco, tentent aujourd'hui de minimiser les dégâts. Les efforts fournis par l'opinion publique furent vains. Une disqualification prématurée doublée d'une prestation médiocre. Les Lions de l'Atlas étaient le maillon faible du groupe A. Pire encore, les nationaux n'ont marqué aucun but. Pourtant, le Maroc a été finaliste lors de l'édition précédente qui s'est tenue en Tunisie. La chute a été vertigineuse et l'échec est de taille, pour ne pas dire historique. À la lecture du communiqué de la Fédération, il apparaît que son bureau a préféré zapper les véritables causes ayant conduit au fiasco. Tout le monde sait aujourd'hui que les véritables causes de l'échec de l'équipe nationale ne sont ni la préparation ni le déroulement de la CAN. C'est une série de mauvaises décisions prises par les membres du bureau et dont les conséquences ont été désastreuses. À commencer par de la nomination de l'entraîneur français Philippe Troussier, à la tête de l'équipe nationale avec un contrat dont les clauses ont été classées «secret-défense». Une fois nommé, Philippe Troussier ne se privera pas de quelques gâteries au frais de princesse. En guise d'exemple, la Fédération a déboursé quelque 1,8 million DH pour un séjour français des Lions de l'Atlas. À peine quelques mois, il sera limogé. Raisons officielles : un désaccord d'ordre technique, dira-t-on. D'après eux, il s'agissait d'un divorce à l'amiable. Ce qui n'empêchera pas ce dernier à décrocher le Jackpot : il a perçu deux mois de salaire (39.200 euros/mois) et deux mois d'indemnité de logement, de transport et de communication, ajoutant que le Français a reçu une avance de 240.000 euros d'indemnités, dont 174.000 euros ont été restitués à la Fédération après résiliation du contrat. Soit une somme finale qui avoisine les huit millions de dirhams. Pas mal pour une rupture à l'amiable. Cette mésaventure obligera le bureau fédéral de nommer M'hamed Fakhir à la sauvette comme entraîneur du onze national. Un cadeau empoisonné qu'il acceptera en connaissance des risques. Ce n'est pas évident de former et préparer une équipe en moins de vingt jours. On peut dire que M'hamed Fakhir avait l'esprit serein, mais il ne s'attendait sûrement pas à un tel échec. D'ailleurs, personne ne s'y attendait. Bien que le scepticisme était présent, on ne pouvait imaginer un scénario aussi terrible que celui qui vient de se produire. Mais ce fut le cas. Maintenant, faut-il se lamenter sur notre sort et raisonner comme Brutus ? Ou bien faut-il se ressaisir et prendre des mesures sérieuses, voire radicales, pour que le football national puisse retrouver ses jours de gloire ? Aujourd'hui, ce sport a besoin d'une véritable réflexion et non pas de simples recommandations ayant pour but de passer à côté du vrai débat. Jouer à l'autruche n'avancera à rien.