Dans la crise qui l'oppose au reste du monde, l'Iran semble avoir décidé de développer une action du Jihad Islamique au cours des campagnes électorales dans les territoires palestiniens et en Israël. Le jeudi 19 janvier dernier a connu, au moins, trois épisodes, trois événements, concernant à la fois les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi les Syriens et les Iraniens. Tout d'abord, en Israël, le ministre israélien de la Défense, Shaül Mofaz, déclare «l'attentat-suicide, de ce jeudi, dans le quartier ancien de la Gare Centrale de Tel-Aviv, a été financée par l'Iran. Il a eu lieu, à l'heure où le président Assad recevait, à Damas, le président iranien. Mais, l'axe Damas-Téhéran n'est pas un problème, aujourd'hui, pour les seuls Israéliens». Le Jihad Islamique, de la section de Naplouse, a revendiqué l'action suicide. De son côté, Mahmoud Abbas a condamné cette action, violemment, en affirmant : «il s'agit d'un acte contraire au consensus palestinien». D'autant que le ministre Shaül Mofaz fait état de «preuves irréfutables» d'une planification de l'attentat par Téhéran et Damas : «L'Iran a financé,. Damas a programmé et le Jihad a exécuté», titre un quotidien israélien. Dans la crise qui l'oppose, à présent, au reste du monde, sur ses projets nucléaires, l'Iran semble avoir décidé de développer une action du Jihad Islamique au cours des campagnes électorales dans les territoires palestiniens et en Israël. Aussi, le Jihad et ses décideurs, à Damas et à Téhéran, entendent influencer le déroulement des élections dans la région «à l'ombre du terrorisme». Il continue, pour cela, à refuser la trêve, acceptée par le Hamas, candidat engagé dans les élections à Gaza et en Cisjordanie. De son côté, le Fatah a réussi à améliorer ses capacités opérationnelles, en multipliant des «séminaires», dans les prisons israéliennes, en particulier, avec Marwan Barghouti, chef très actif, de la liste unique, réunissant les anciens et les jeunes. Le général Mohamed Dahlan, responsable de la Sécurité, n'hésite pas à défier le Hamas à Gaza. En qualité de représentant du Fatah, il a lancé, jeudi dernier également, une grande manifestation de la campagne électorale au camp des réfugiés de Jébilia. Dans son discours pour le soutien du candidat du Fatah à Khan Younès, Dahlan a évoqué à plusieurs reprises, les noms du président Yasser Arafat et son nouveau leader des jeunes, le prisonnier Marwan Barghouti. Il n'a pas hésité, jeudi dernier, insistent les médias palestiniens, à «se moquer du revirement du Hamas, en 1996», pour son refus de participer, alors, aux élections, en criant «Vous devez demander pardon au Fatah et au peuple palestinien dont le programme a triomphé à Gaza». La confrontation entre Dahlan et le Hamas aura dominé toute la campagne de Gaza, basée sur la candidature du Hamas aux élections, et donc à son implication dans la vie politique des Palestiniens. Ce que Dahlan qualifie de «trahison contre ses propres principes idéologiques». Evidemment le Hamas sait que Mohamed Dahlan reste le plus emblématique des jeunes dirigeants du Fatah, sous la conduite effective de Barghouti. Aussi, il se contente de publier un dossier sur «la corruption» de Dahlan et des anciens du Fatah. Sans omettre ses relations avec les Israéliens et les Américains. Ceci n'empêche pas Dahlan et le Fatah de multiplier leurs sursauts contre le mouvement islamiste qui aura gagné déjà, semble-t-il, 40 à 50% des sièges de Gaza... Un autre «événement du jeudi dernier», aussi important, pour l'avenir, concerne la publication des résultats complets (nationaux et régionaux) des élections primaires pour la désignation des candidats travaillistes (Avoda) aux prochaines élections parlementaires le 28 mars 2006. La sélection obtenue par ces primaires peut donner satisfaction à Amir Peretz, président de Avoda et à ses amis. La liste électorale du parti annonce un renouveau par les jeunes élus, le nombre de femmes, supérieur à celui des autres partis et celui des universitaires et des experts militaires et de la Sécurité. Voire même un rabbin orthodoxe, social-démocrate, militant pour un rapprochement entre citoyens israéliens, Juifs et Arabes. A cet égard, le quotidien Haaretz cite l'élection remarquable, parmi les dix premiers candidats travaillistes, d'une jeune Arabe israélienne, de Jaffa (Quartier arabe de Tel-Aviv) : Nadia Hilo, jeune avocate spécialisée dans la parité féminine. L'éditorial du quotidien insiste sur cette élection, « la première d'une citoyenne arabe à un si haut classement, dans un parti israélien d'un tel niveau national. Elle représente une date dans les annales de la politique israélienne». Bien plus, si le parti travailliste (Avoda) obtenait la vingtaine, environ, de mandats de députés, il sera le seul, probablement, membre de la coalition gouvernementale, avec Kadima, à avoir deux députés arabes et un député druze (en dehors du groupe parlementaire de 8 à 10 députés des partis arabes israéliens, selon tous les sondages). Ainsi, a ajouté l'éditorial de Haaretz, Amir Peretz aura réalisé sa promesse faite au secteur des Arabes israéliens de «les considérer comme partenaires à part entière», dans la nouvelle voie du parti travailliste (Avoda) qu'il conduit.