Le RNI a élu son instance exécutive : très peu de nouveaux venus, maintien des fidèles et entrée de trois femmes. Coulisses et témoignages. Les 330 membres désignés du comité central du Rassemblement National des Indépendants (RNI) -au lieu des 310 prévus par les statuts flambant neufs- tenaient leur toute première session d'après- congrès, dimanche 25 novembre à Rabat. Unique point à l'ordre du jour de cette session, l'élection du Bureau Exécutif du parti de M. Osman. À la salle Soumaya, l'ambiance était aux interrogations. Bien avant 12 heures –les travaux devaient en principe commencer à midi- les militants s'agglutinaient aux abords du bâtiment et les commentaires allaient bon train. Entre les noms des pressentis, des rachetables et des perdants et leur mode de désignation, les paris étaient ouverts sur les prochains nouveaux dirigeants de l'instance exécutive. Les uns et autres, ceux qui suivent la chronique agitée des partis, s'interrogeaient sur les absences de « personnalités du parti », celles qui avaient fait les beaux jours du Rassemblement. Ahmed Laaski, Abdellatif Ghissasi, Badreddine Senoussi et Abdelilah Kabbaj n'étaient pas là. La démission fracassante, il y a quelques jours, de Anas Bensalah Zemrani était aussi abondamment commentée. «Ils n'ont pas eu le privilège d'être nommés par M. Osman au comité central», ironise à peine un membre fondateur de la formation politique. La première session du comité central du RNI ouvre ses travaux à 13 heures 30, avec une heure et demie de retard. Le président Osman avait bien fait une apparition dans la salle aux alentours de 12 heures 30 mais il s'était très vite retiré pour tenir une mini-réunion en comité restreint avec quelques membres de la garde rapprochée. «Ceux qu'on appelle les hommes du président justement. Les plus initiés avaient compris que les conciliabules avaient commencé et que la place au sein du Bureau Exécutif sera chère, et même très chère », confie un militant RNI de la première heure tout en s'interrogeant sur le changement soudain de procédure : de la désignation du Conseil National et du Comité central, à l'élection de l'instance exécutive. Après un long discours de A. Osman, l'inscription des candidatures pour une place au bureau exécutif était proclamée ouverte. De la soixantaine des candidatures fermement attendues, il n'y en avait plus que 40 pour l'élection des 24 membres de l'instance exécutive. «Certains ont préféré jeter l'éponge et ne pas être candidats. Ils avaient eu des informations selon lesquelles des consignes de vote avaient été clairement données. Et tout devait être bouclé dimanche soir puisque Osman était tenu par l'échéance du 10 Ramadan et le recueillement au Darih avec la nécessaire présence du nouveau bureau», affirme un vieux routier, membre du C.C qui n'hésite pas à évoquer même l'existence d'une liste officieuse de ceux qui devraient être les «heureux élus» du Bureau Exécutif. Le vote des militants a pris fin quelques minutes avant la rupture du jeûn. La séance a repris après les agapes vespérales auxquelles étaient conviés les militants. A 4 heures du matin, la session s'achevait avec la proclamation de la composition du B.E du Rassemblement. Un Bureau exécutif sur mesure où tout à la fois le neuf est fait avec du vieux et le changement placé sous contrôle et haute surveillance. Les résultats sont presque sans surprise, si ce n'est l'entrée de trois femmes (l'universitaire qui a failli devenir ministre Malika Sarroukh, la journaliste Naïma Farah et Najia Taï-Taï). Les quatre ministres, le président de la deuxième chambre, le premier vice-président de la chambre des députés et le président du groupe parlementaire n'ont pas quitté l'instance exécutive. L'homme du 3ème congrès, Mohamed Bentaleb et celui qui a toute la confiance de Osman, M. Kraffes sont eux aussi, toujours là.