Après une semaine de trêve, la politique a repris son cours en Israël. C'est Ehud Olmert, le Premier ministre par intérim, qui prend les rênes du pouvoir. Et, selon les sondages, il est bien placé pour le conserver après les élections du 28 mars prochain. Le Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, a été nommé, lundi 16 janvier, chef intérimaire du nouveau parti centriste Kadima("En avant") fondé par Ariel Sharon, lors d'une réunion des cadres du parti. M.Olmert devra ainsi conduire Kadima aux élections législatives du 28 mars. «M.Olmert a été officiellement nommé dirigeant par intérim de Kadima jusqu'à ce que la santé du Premier ministre, Ariel Sharon, puisse permettre de reconsidérer cette décision», a précisé une porte-parole du mouvement, Maya Jacobs. Cette réunion des cadres du parti est la première du genre depuis qu'Ariel Sharon a été admis il y a douze jours à l'hôpital Hadassah de Jérusalem à la suite d'un grave incident vasculaire cérébral. L'après-Sharon «se passe en douceur,» commente «Times». Et «les Israéliens en sont eux-mêmes étonnés», poursuit l'hebdomadaire américain. En effet, la plupart s'attendaient à des développements «dramatiques, voire cataclysmiques, après que le Premier ministre Ariel Sharon eut été déclaré en "incapacité temporaire" à la suite de l'attaque cérébrale dont il a été victime le 4 janvier. Or, il n'y a pas eu ni panique ni confusion politique», note Time, qui cite Avi Dichter, ancien directeur des services de la sécurité intérieure, le Shin Bet. «Nos ennemis n'ont pas bougé. La Bourse a à peine réagi. C'est une illustration de la force de notre démocratie», a déclaré Avi Dichter. M.Olmert devait hier distribuer plusieurs portefeuilles ministériels devenus vacants à la suite des démissions de quatre ministres du Likoud. La ministre de la Justice, Tzipi Livni, devrait ainsi être nommée à la tête de la diplomatie. Menahem Mazuz a en revanche interdit l'entrée au gouvernement de l'ancien Premier ministre, Shimon Pérès, ainsi que de deux autres députés travaillistes, Haim Ramon et Dalia Itzik, pour des raisons légales. Ces députés travaillistes, qui avaient rejoint Kadima sans démissionner de leurs fonctions électives, ont remis, hier, leur démission afin de pouvoir participer au gouvernement qui sera formé après le 28 mars. D'après deux sondages rendu public vendredi 13 janvier, Ehud Olmert fait presque l'unanimité auprès des Israéliens. Il recueille 71% d'opinions favorables. Ces chiffres viennent démentir les prédictions initiales selon lesquelles Kadima s'effondrerait à cause de l'hémorragie cérébrale d'Ariel Sharon. En cette difficile période de transition, l'ancien maire de Jérusalem, Ehud Olmert semble donc avoir réussi à la fois à rassurer le pays en état de choc, et à éviter de sembler vouloir trop vite endosser les habits de son mentor. Dans les sondages publiés dans «Yediot Ahronot» et «Maariv», Ehud Olmert devance largement ses deux principaux rivaux pour le poste de Premier ministre : Binyamin Netanyahou et Amir Peretz. Il recueille plus de 50% des suffrages dans les deux cas. Les deux sondages, réalisés auprès de 500 électeurs chacun, lui donnent un taux de popularité de 71%. Ils ont des marges d'erreur respectives de 4,4 et 4,5%.