Le Polisario fait feu de tout pour sa propagande. Même de la dépouille du jeune Hamdi Lembarki, décédé à Laâyoune le 30 octobre 2005. Ses funérailles, samedi 14 janvier 2006, ont fait l'objet d'une ignoble tentative de "détournement". Funérailles mouvementées pour le jeune Hamdi Lembarki, décédé le 30 octobre 2005 à Laâyoune dans des conditions que la justice est appelée à éclaircir dans les jours à venir. Samedi 14 janvier 2006 en début d'après-midi, le cortège funèbre qui se dirigeait vers le cimetière "Gdyem Izik" a été intercepté par un groupe de sympathisants du Polisario, raconte un participant aux obsèques de Lembarki. Ces derniers, le visage couvert, ont enveloppé la dépouille du jeune homme dans un "drapeau" du Polisario et essayé même de l'enterrer avec la bannière des séparatistes lorsqu'un jeune s'est interposé pour éviter cet affront au jeune Lembarki. Ce sont les membres de ce groupe de sympathisants du Polisario qui se chargeront d'ailleurs de l'"animation" de ces obsèques depuis la mobilisation initiale par tous les moyens de communication jusqu'à la diffusion de photos et vidéos sur plusieurs sites Internet. Même le choix du cimetière fera l'objet de surenchères de la part des sympathisants du Polisario. Dans l'entourage de la famille Lembarki, on affirme que c'est cette dernière qui a opté pour le cimetière se trouvant à près de 15 kilomètres de Laâyoune. Le père de Hamdi voulait que son fils soit inhumé près de son oncle paternel et de son frère. La famille Lembarki, en deuil, avait finalement accepté d'inhumer le jeune Hamdi et ce pour plusieurs raisons. Selon Omar Lahcen, membre de l'Association sahraouie des droits de l'Homme (ASDR) et du Comité de suivi du décès de Hamdi Lembarki, la famille a été convaincue par les conclusions du rapport de l'autopsie ordonnée par la justice. Les Lembarki attendent aussi l'issue du procès qui s'ouvrira, dans les jours à venir, devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Laâyoune. Ce procès implique deux membres des services de sécurité. Il s'agit de A.A., officier de police, et de H.R., brigadier. Ces derniers ont été incarcérés et font l'objet d'enquête sur demande du parquet de Laâyoune. Ils seront poursuivis pour "coups et blessures ayant entraîné un homicide involontaire par un agent public". Après le décès de Hamdi Lembarki, sa soeur, journaliste à la télévision régionale de Laâyoune, avait déclaré à ALM que la famille n'attendait d'autre chose qu'une enquête judiciaire transparente. «Nous attendons que soit menée une enquête transparente pour éviter que ce triste événement ne soit pas utilisé par les ennemis de notre pays », avait déclaré Sellem Lembarki. Hamdi Lembarki, lui, n'avait rien à voir avec le Polisario et ne s'intéressait, de manière générale, guère à la politique. Le défunt, qualifié par ses proches de "très réservé", n'a jamais pris part à la moindre manifestation. Le décès de Hamdi a été un double drame pour la famille Lembarki. D'abord la perte d'un des leurs, à la fleur de l'âge. Ensuite, les pressions exercées par les séparatistes pour "détourner" ce décès pour les besoins de leur propagande. Dimanche 30 octobre, Hamdi Lembarki a été transporté à l'hôpital Moulay El Hassan Belmehdi à bord d'un véhicule léger. Il est mort peu après des suites de ses blessures, subies la veille. La justice devra dire son mot, dans cette affaire, dans les jours à venir.