Le juge d'instruction de la Cour d'appel de Laâyoune vient d'ordonner la mise en détention de deux policiers. Ces derniers feront l'objet d'un complément d'enquête suite à une plainte de la famille de Hamdi Lembarki. Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Laâyoune a ordonné la mise en détention à la prison locale du chef-lieu du Sahara marocain de deux policiers suite à la plainte de la famille de Hamdi Lembarki décédé le 30 octobre 2005. Selon un communiqué du parquet de Laâyoune, il s'agit de A.A., officier de police, et de H.R., brigadier. Ces derniers feront l'objet d'un complément d'enquête pour leur présumée responsabilité dans la mort du jeune homme comme les accusent les membres de la famille Lembarki. Le communiqué du procureur général du Roi indique que suite à l'enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), les deux policiers incarcérés ont été déférés devant le juge d'instruction à des fins d'interrogatoire pour coups et blessures ayant entraîné un homicide involontaire par un agent public. Les deux policiers mis en détention font partie des effectifs des Groupes urbains de sécurité (GUS) en poste à Laâyoune. Dans un premier temps, le procureur général avait ordonné une autopsie du corps du défunt par trois médecins de l'hôpital Moulay El Hassan Belmehdi avant d'en ordonner une autre réalisée par trois médecins spécialistes du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Après le décès de Hamdi Lembarki, sa soeur, journaliste à la télévision régionale de Laâyoune, avait déclaré à ALM que la famille n'attendait d'autre chose qu'une enquête judiciaire transparente. «Nous attendons que soit menée une enquête transparente pour éviter que ce triste événement ne soit pas utilisé par les ennemis de notre pays», avait déclaré Sellem Lembarki. Le Polisario s'était saisi de cette affaire pour donner un coup de pouce à sa propagande anti-marocaine et notamment en présentant Hamdi Lembarki comme un «martyr» de la «lutte pour l'indépendance». chose que tout contribue à démentir à Laâyoune. Dans l'entourage de sa famille, on affirme que la victime n'avait rien à voir avec le Polisario et qu'il ne s'intéressait guère à la politique, de manière générale. Apparentée à la grande tribu des Aït Lahcen (disséminée entre Laâyoune, Tan Tan et Guelmim), la mort de Hamdi a été un double drame. D'abord la perte d'un des leurs, à la fleur de l'âge. Ensuite, les pressions exercées par les séparatistes qui font feu de tout bois. Au moment même où la famille Lembarki avait encore du mal à admettre la mort de Hamdi, des familles entières ont afflué vers son domicile pour présenter leurs condoléances. Quelques minutes plus tard, ce sont les drapeaux du Polisario qui allaient jaillir de nulle part pour que la cérémonie se transforme en manifestation imposée aux Lembarki devant chez eux. Dimanche 30 octobre, Hamdi Lembarki sera transporté à l'hôpital Moulay El Hassan Belmehdi à bord d'un véhicule léger. Aujourd'hui, l'on s'achemine à Laâyoune à tourner la page et à une solution finale de cette affaire devant la justice. Cette dernière dira son mot à l'issue des enquêtes complémentaires ordonnées par le juge d'instruction près la Cour d'appel de cette ville.