Six ressortissants marocains ont trouvé la mort dans la bousculade de Mina, jeudi 12 janvier 2006. Il s'agit de quatre femmes et deux hommes. Ce bilan est encore provisoire en attendant le retour des pèlerins des Lieux Saints. Six ressortissants marocains figurent parmi les victimes mortelles de la bousculade de Mina, jeudi 12 janvier 2006 lors de la lapidation des stèles, rite marquant le dernier jour du pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam. Ce bilan est encore provisoire, apprend-on de source officielle à Rabat, en attendant le retour des pèlerins marocains dans les jours à venir à leurs résidences à La Mecque. En Arabie Saoudite, l'identité des victimes n'a pas encore été arrêtée de manière définitive. Le jour du drame, se basant sur les rapports de la délégation nationale officielle chargée de l'encadrement des pèlerins, le ministère des Habous et des Affaires islamiques annonçait la mort de deux femmes originaires de Marrakech et de Rabat. Le jour suivant, le même département portait ce bilan à quatre morts avec le décès, suite à leurs blessures, de deux autres ressortissantes marocaines habitant les préfectures de Tanger-Asilah et Ouarzazate. Le département de M. Toufiq a indiqué que les autorités locales ont été chargées de présenter les condoléances aux familles des victimes. Le bilan des morts parmi les pèlerins marocains sera encore revu à la hausse. Hier dimanche, ALM apprenait de sources officielles le décès de deux autres ressortissants marocains. Il s'agit, cette fois, d'un homme de Berkane faisant partie du quota de pèlerins réservé à une agence de voyages de cette ville et d'un Marocain résidant à Lyon et parti de France vers les Lieux Saints. Selon la même source, un autre pèlerin marocain est toujours hospitalisé à La Mecque, mais son état de santé ne présenterait rien de grave. Le drame était survenu jeudi 12 janvier, deuxième jour de la fête du Sacrifice au Maroc et dernier jour du pèlerinage aux Lieux Saints qui rassemblaient cette année plus de 2,5 millions de fidèles. Le dernier bilan, arrêté par les autorités saoudiennes, fait état de 362 morts et de près de 300 blessés. La grande majorité des morts sont issus des pays du Sud-Est asiatique. La version qui a prévalu jusque-là privilégie le scénario d'une bousculade près du pont Djamarat. Selon les autorités de Riyad, des bagages tombés de bus circulant au milieu de la foule auraient été à l'origine de la bousculade et du piétinement de plusieurs centaines de pèlerins. Des fidèles, désireux de rentrer directement chez eux, auraient chargé leurs affaires sur lesdits bus. Toutefois, une autre cause a été avancée à ce drame par plusieurs médias et des témoins oculaires du drame. Le pont Djamarat aurait été bloqué par les services de sécurité pour permettre le passage d'un cortège officiel. Cette "halte" aurait été fatale notamment aux pèlerins se trouvant à proximité du pont et qui ont été piétinés par les impressionnants flots de fidèles estimés à plus de 2,5 millions. L'un des pires drames du pèlerinage remonte à 1990 quand la panne du système de ventilation d'un tunnel à Mina a provoqué la mort de 1.426 morts. Le 6 janvier 2006, l'effondrement d'un hôtel à La Mecque faisait 76 morts dont plusieurs pèlerins algériens. Le dernier drame de Mina a poussé les autorités saoudiennes à demander aux Oulémas de recourir à "Al Ijtihad" (jurisprudence) pour voir comment adapter le rite de la lapidation des stèles aux exigences sécuritaires sans toucher aux fondements de tout le rite. Le contingent de pèlerins marocains est composé de plus de 30.000 personnes dont les deux tiers sont encadrés par le ministère des Habous et des Affaires islamiques. Le tiers restant est encadré par plus de 180 agences de voyages nationales. La délégation officielle est dirigée par Saâd Alami, ministre istiqlalien des Relations avec le Parlement. Une conviction enracinée dans l'imaginaire populaire marocain veut qu'une écrasante majorité de fidèles se disent prêts à mourir aux Lieux Saints de l'Islam dans l'espoir d'être enterrés dans le voisinage du Prophète Mohamed. Le Maroc a toujours été salué pour la qualité de l'encadrement et de la prise en charge médicale de ses pèlerins par les délégations officielles. Mais aussi pour l'application des fidèles marocains. Ces derniers seront de retour dans les quelques jours à venir.