Un navire marocain transporte depuis plusieurs jours à son corps défendant deux clandestins algériens qu'il a du mal à faire débarquer. Les autorités consulaires algériennes à Casablanca tardent à agir pour rappatrier leurs ressortissants. Deux clandestins algériens, qui se sont infiltrés à bord d'un porte-container marocain sont toujours coincés au large. D'une part, ils ne peuvent débarquer sur le territoire marocain. D'autre part, le consulat général d'Algérie au Maroc n'a, pour l'instant, pris aucune disposition pour que ses ressortissants soient rapatriés dans leur pays d'origine. Ce qui met l'entreprise maritime concernée dans une situation pour le moins inconfortable. Un vrai casse-tête. L'histoire de ces deux clandestins algériens a commencé en novembre de l'année dernière. Elle a depuis connu plusieurs rebondissements. En effet, Idani Hicham et Kherbane Aziz ont été retrouvés ainsi que quatre autres clandestins -dont deux seront retenus par les autorités de Rotterdam, un autre par les autorités allemandes et le quatrième de nationalité marocaine a débarqué au Maroc- à bord du navire en question après son départ du port de Casablanca à destination de Rotterdam le 23 novembre 2005. Ils ont au début prétendu être de nationalité marocaine. Mais une fois arrivés au port de Rotterdam, ils ont demandé l'asile politique. Le bateau n'est pas sorti indemne de cette affaire. Il a, en effet, été contraint de payer une amende de 12.000 euros pour qu'il puisse quitter le port de Rotterdam. Les ennuis de ce bateau ne se sont pas arrêtés là pour autant. En effet, avant de rentrer à bon port, le commandant a dû reprendre les deux clandestins sur son navire. Les autorités hollandaises lui ont, en effet, restitué les deux Algériens pour qu'ils soient rapatriés sur le même navire à destination du port de Casablanca. Mais là aussi, la situation se complique. La police du port de Casablanca a, de sa part, signifié au commandant que les deux clandestins algériens ne pouvaient, en aucun cas, être débarqués sur le sol marocain et qu'il est impératif de les rapatrier vers leur pays d'origine. Depuis, la direction de la société à laquelle appartient le navire multiplie les démarches pour se décharger de ce lourd fardeau. Elle a ainsi fait appel au consulat général d'Algérie pour qu'il délivre un sauf-conduit à ces deux ressortissants. Elle a par ailleurs envoyé une lettre au consul général d'Algérie dans laquelle elle lui demande de trouver une solution au problème. «Nous vous réitérons officiellement notre demande d'intervenir auprès de toutes les instances concernées, afin d'assurer leur débarquement au port d'Agadir, prochaine escale du navire, en leur fournissant un «sauf-conduit» et les documents nécessaires pour leur rapatriement à Alger», indique le document. La société est même prête à prendre en charge les frais de rapatriement des deux clandestins. Mais, jusqu'à présent, cette demande est restée lettre morte. Entre-temps, le navire est déjà en route vers l'Allemagne, toujours avec les deux clandestins algériens à bord. Alger est-elle à ce point indifférente à l'égard du sort de ses compatriotes ?