Hassan Drissi, secrétaire général de la section de l'UNEM à l'Université Hassan II, explique les motifs qui ont poussé les étudiants à boycotter les examens. Pour lui, les rumeurs qui courent et selon lesquelles Al Adl Wal Ihsane serait derrière cette action, sont complètement fausses. ALM : Les étudiants de la faculté Ben M'Sick sont en train de boycotter les examens de la première session. Le mouvement semble s'élargir. Quelle est la situation actuellement ? Hassan Drissi : Notre action de boycott est réussie à 100%. Tous les étudiants ont, en fait, adhéré, et de manière tout à fait spontanée, à cette action. Ils ont décidé, de leur plein gré et en toute connaissance de cause, de refuser de passer les examens. Quelles sont les causes de cette action de boycott ? Le premier motif qui nous a poussés à boycotter les examens est le fait que l'administration de notre université n'a pas pris en compte le temps de la préparation qui doit être accordé aux étudiants à la veille des examens. Les cours ont continué jusqu'à jeudi dernier et les examens étaient programmés pour le lundi qui suit. La période de la préparation était donc insuffisante. D'autant plus que le programme est particulièrement chargé. En plus de cela, la loi est claire en ce qui concerne le volet des examens. Un article est particulièrement explicite sur ce point-là et je cite : l'administration doit annoncer les dates des examens en début de session. La loi est on ne peut plus claire. Pourquoi n'avez-vous pas essayé d'entrer en dialogue avec l'administration de votre université pour la convaincre du bien-fondé de votre thèse ? Quand l'administration a affiché le programme des examens, nous avons émis le souhait d'établir un dialogue avec elle. Les responsables ont accepté et l'échange a eu lieu. Mais finalement, ils ont catégoriquement refusé nos revendications. Maintenant que l'action de boycott a réussi à 100 %, nous nous attendons à ce que l'administration revienne sur sa décision. Dans le cas contraire, nous prévoyons d'observer d'autres formes de protestations. Pourquoi en êtes-vous arrivé là ? L'application de la réforme universitaire est-elle en cause ? En effet, nous estimons que la situation actuelle est due à l'échec total de l'application de la réforme universitaire. L'université ne possède pas les moyens, ni matériels ni humains, de mettre en place cette réforme. La situation a empiré à cause de l'opération des départs volontaires. Un grand nombre de professeurs universitaires a, en effet, opté pour le départ volontaire. Ce qui a eu pour effet de rendre la mise en place de la réforme encore plus complexe. Des rumeurs courent et selon lesquelles le courant islamiste « Al Adl Wal Ihsane » serait derrière cet appel au boycott ? C'est complètement faux. C'est un discours qui a pour objectif de dévier l'attention sur l'événement en soi. Un discours qui est développé par un certain nombre de personnes. Mais la réalité est toute autre. Tous les étudiants sont en fait rassemblés autour de l'UNEM.