Pour Mohamed Guertili, président de l'IZK et membre du Bureau fédéral, l'échec de la nomination de l'entraîneur national doit être imputé au secrétaire général de la fédération. Entretien. ALM : Quel commentaire faites-vous du départ de l'entraîneur Philippe Troussier à quelques semaines de la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations et la nomination à la sauvette de M'hamed Fakhir comme entraîneur de l'équipe nationale ? Mohamed Guertili : Ce changement intervient à vingt jours de la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations à un moment où l'équipe nationale a, le plus, besoin de stabilité. On a changé d'entraîneur deux fois et ce en l'espace de deux mois. Une situation très néfaste pour l'équipe nationale. Cela aurait pu être évité si on avait dès le début nommé M'hamed Fakhir comme sélectionneur national. Avec Philippe Troussier, on s'est heurté à un problème de compétence. En effet, la commission qui s'était chargée de négocier avec l'entraîneur français n'a pas bien éclairci les domaines de compétence. Philippe Troussier s'est substitué à la fédération. Il a commencé à organiser le calendrier de l'équipe nationale sans en aviser l'instance fédérale. Il a même embauché des personnes, tout en négociant les salaires sans en recevoir l'aval de la fédération. On aurait pu éviter cette situation. Après sa nomination à la tête de l'équipe nationale, Philippe Troussier aurait dû exposer son programme devant le Bureau fédéral. Nous devions en discuter et bien sûr apporter des modifications si nécessaires. Mais rien de cela n'a été fait. Malheureusement, la commission chargée du dossier n'a pas insisté sur ce point si important qui est la compétence. Et cela est dû à l'excès de zèle du secrétaire général de la Fédération marocaine de football qui avait écarté les membres du bureau. Une nouvelle dérive de sa part. C'est ce qui arrive quand on décide de faire cavalier seul. En terme d'argent, combien a coûté Philippe Troussier à la fédération ? Je ne fais pas partie de la commission qui prend en charge le dossier, mais apparemment, j'ai eu écho de ce qui a été décidé. Étant membre de la fédération, j'avais été informé. Et je pourrais vous dire que Philippe Troussier s'est conduit comme un véritable gentleman. Le divorce s'est passé à l'amiable. Il n'a gardé que deux mois de salaire et devrait restituer le reste à la fédération. À qui devons-nous imputer cet échec ? Le contrat avec Philippe Troussier a été mal négocié. Le secrétaire général de la fédération veut tout faire, tout seul. Avant de prendre les décisions, il doit en aviser le Bureau de la fédération. Certains membres ont fait leur preuve durant des années et il serait très utile de demander leurs avis. Déjà concernant la mise à niveau du football, il a montré qu'il était en rupture totale avec ce qui se passe. Personnellement, je lui donne un conseil, il ferait mieux de le prendre en considération. Après cet échec, il doit assumer ses responsabilités et déposer sa démission. C'est la moindre des choses. Maintenant qu'on est pris par le temps, pensez-vous que M'hamed Fakhir serait l'homme de la mission impossible ? Je n'irais pas à dire que la mission de M'hamed Fakhir est impossible. Non. Je dirais plutôt qu'elle est difficile. Toutefois, M.Fakhir est un bon technicien. Il connaît bien les joueurs marocains. Il va assurer la continuité de Badou Zaki. Ce qu'il faut, entre autres, c'est l'épauler. Mettre à sa disposition les moyens nécessaires pour qu'il puisse donner le meilleur de lui-même. Et ne pas commettre les mêmes erreurs qu'avec Badou Zaki. Alors qu'il fallait le soutenir, tout le monde s'était acharné contre lui. À votre avis, que faut-il faire pour éviter ce genre de problème ? Il faut revenir à l'institution. Avant de prendre les décisions, il faut qu'elles soient débattues au sein du Bureau fédéral. On a besoin de vrais débats. Si le secrétaire général continue à faire tout lui-même sans en aviser les membres élus de la fédération, il y aura toujours des problèmes. Les membres du Bureau ont obtenu la confiance des clubs.