La Chabiba Ittihadia, réunie récemment en conseil national, a désavoué Mohamed Lemrini, membre du bureau politique de l'USFP, qui a «déterré» la notion d'«entente historique». Mohamed Elyazghi, poussé à la clarification, précise la position de son parti. Mohamed Lemrini a récolté une volée de bois vert pour ses déclarations au journal «Attajdid» lors du conseil national de la Chabiba Ittihadia (jeunesse de l'USFP) tenu à Rabat les 24 et 25 décembre 2005. Lors de cette session coïncidant avec le trentième anniversaire de l'assassinat de Omar Benjelloun, ils ont été pas moins de 50 jeunes de l'USFP à prendre la parole pour dire leur colère à cause des propos du membre du bureau politique de leur parti au sujet de l'«entente historique» entre USFP, Istiqlal et mouvements politiques à référentiel islamique. Certains membres de la Chabiba ont poussé la critique jusqu'à dire à Mohamed Lemrini qu'il aurait «mieux fait de garder le silence surtout qu'il vient de rallier le parti!». Pour la majorité des intervenants, les propos tenus par le responsable socialiste ne regardent en rien la formation des héritiers de Mehdi Ben Barka et Abderrahim Bouabid. Un communiqué final émis par la Chabiba Ittihadia réaffirme cette position de principe qu'il ne saurait être question d'alliances ou de coopération en dehors des alliés historiques de l'USFP et des partis démocratiques. Lors de cette même session du conseil national de l'organisation de ses dauphins, Mohamed Elyazghi était intervenu pour clarifier les choses et rappeler les résolutions du septième congrès de l'USFP concernant l'alliance stratégique avec l'Istiqlal et la constitution d'un front démocratique et moderniste. Pour Mohamed Elyazghi, «l'USFP n'a pas importé l'idée de la coalition historique» dont parle Mohamed Lemrini et, bien avant lui, Mohamed Abed Jabri. Pour le premier secrétaire de l'USFP, c'est une notion des communistes italiens qui y ont eu recours pour faire face aux fascistes. Elyazghi affirme que la main de l'USFP reste toujours tendue à ceux parmi les courants de gauche qui désireraient rallier ce parti comme viennent de le faire les cadres du PSD de Aïssa Ourdighi. Dans un entretien publié par «Attajdid» le 19 décembre 2005, Mohamed Lemrini a affirmé que le développement du Maroc était tributaire d'une «entente historique entre l'USFP, l'Istiqlal et les mouvements à référentiel islamique». Il a tenu, lors du même entretien, à attirer l'«attention sur l'expérience du PJD turc» pour l'«examiner et en profiter». Assez pour susciter une levée de boucliers de la part des socialistes et notamment au sein de la jeunesse du parti. La Chabiba Ittihadia, qui fête également son trentième anniversaire, se prépare à la tenue de son congrès national programmé pour fin mars ou début avril 2006. Un autre congrès national est en chantier et concerne le secteur féminin de l'USFP. En attendant, et conformément aux résolutions de leur septième congrès, les socialistes se lancent dans la préparation de leurs conseils régionaux. Décidées lors du dernier congrès, ces structures sont prévues pour accompagner la régionalisation en chantier au Maroc. La préparation de la mise en place de ces conseils revient, chacun selon la région d'où il provient, aux membres du conseil national, autre instance législative issue du dernier congrès de Bouznika.