Un couple marocain, installé à Seattle aux Etats-Unis, se trouve depuis quelque temps au centre d'une affaire de maltraitance d'une mineure. Lamia Ennassime, 17 ans, aurait été traitée en esclave par son oncle durant plusieurs années. L'affaire de Lamia Ennassime continue de faire la Une de certains médias américains. Depuis la semaine dernière, cette jeune Marocaine de 17 ans se trouve sous les feux de la rampe. Une affaire qui anime un débat houleux sur l'esclavage au 21ème siècle. Et c'est le FBI, le célèbre Bureau fédéral des investigations, qui a révélé au grand jour ce scandale mettant en cause un ressortissant marocain installé depuis des années à Seattle. Selon l'agence d'information américaine, AP (Associated Press), Abdenasser Ennassime ainsi que son épouse ont été interpellés durant la matinée du vendredi dernier pour maltraitance de mineur. Aux Etats-Unis on ne badine pas avec cela. «Dans l'espoir de devenir un chirurgien-dentiste, une adolescente marocaine a débarqué dans l'Etat de Washington où elle allait résider chez son oncle et son épouse. Cette jeune fille a été traitée en esclave par son oncle naturalisé américain en 2003 qui l'a empêchée de poursuivre ses études et l'a forcée à travailler sans aucune indemnité dans son commerce », précise l'AP citant une source du FBI. Et d'ajouter que « Abdenasser Ennassime a été interpellé, vendredi dernier, à Lake City Perk au Tacoma, tandis que son épouse Tonya a été arrêtée chez elle». Lamia Ennassime a vite déchanté, elle, qui pensait pouvoir évoluer et s'épanouir dans de bonnes conditions sous l'aile protectrice de ses proches. Bientôt, sa vie tournera au cauchemar. Elle sera traitée par “ ses employeurs“ en bonne à tout faire qui n'a pas le droit de protester. En septembre 2001, Lamia, âgée à l'époque de 13 ans, quitte le Maroc pour s'installer à Seattle. C'est la plus grande ville de l'État de Washington et du nord-ouest des États-Unis. Elle est située entre Puget Sound et le lac Washington, à environ 182 km au sud de la frontière entre les États-Unis et le Canada. Selon une information relayée par l'agence AP, Lamia était bel et bien informée de la tâche qu'elle devait fournir en contrepartie du logement et de la nourriture assurés par son oncle. En effet, elle savait qu'elle devait s'occuper de leur fils ainsi que de participer aux tâches ménagères en échange de cette «chance» dont disposent très peu de Marocains de pouvoir étudier et vivre dans le pays de l'oncle Sam. Le «deal» conclu avec la fille stipulait également qu'elle devait cuisiner, faire la vaisselle et la lessive, nettoyer la maison et travailler même les week-ends et durant les vacances d'été dans le café géré par son oncle à Lake City Perk. En un mot, Lamia doit tout faire : la nurse, la bonne, la cuisinière et la servante. Trimer à la maison et dehors. Mais évidemment cela fait trop, beaucoup trop pour une personne qui veut réussir dans ses études. Avec des corvées multiples et en plus lourdes, on n'a pas de temps à consacrer à autre chose. Si ce n'est pas de l'esclavage, cela y ressemble beaucoup. Tout a commencé lorsque son oncle est tombé par hasard sur son journal intime. C'était au mois de mars 2004. À sa grande surprise mâtinée de fureur, il découvre les révélations de sa nièce consignées noir sur blanc. La victime se plaignait d'être maltraitée et relatait ses pénibles journées de bonne chez sa propre famille. C'est dire que son rêve de devenir chirurgien-dentiste s'effritait peu à peu. En outre, Abdenasser Ennassimen, Sammy pour les plus intimes, l'a battue à trois reprises avant de lui interdire d'aller à l'école durant près de 7 mois. C'est ainsi qu'il l'a «forcée à travailler jusqu'à 14 heures par jour dans son café et lui a confisqué ses 5.000 dollars». Exténuée et déçue, livrée à elle-même et en colère, Lamia n'avait d'autre choix que de s'enfuir et s'en remettre aux autorités pour mettre fin à son calvaire. Le FBI qui a pris rapidement l'affaire en main, poursuit ses investigations. Quant à Lamia, elle se sent très soulagée. Une grande délivrance.