Impact de la Covid, valeurs ajoutées, emplois déclarés, entrepreneuriat au féminin... «L'impact de cette dégradation est généralisé à l'ensemble des régions mais dans des proportions inégales. Ainsi, les régions de Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont enregistré les baisses les plus importantes respectivement de 41,3, 23,2, 16,8 et 14,8%» La crise de la Covid-19 a fragilisé davantage le tissu productif. Ce constat a été relevé dans le troisième rapport annuel de l'Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME). Une publication qui relate les principales tendances démographiques, économiques et financières des entreprises pendant la pandémie de la Covid-19. L'impact de la crise sanitaire se traduit par un changement de taille des entreprises. Cette tendance a été confirmée par 20.560 entreprises. Se référant à l'OMTPME, 200 grandes entreprises sont devenues des PME, 3.880 PME des TPE ou micro-entreprises et 6.680 TPE des micro-entreprises. En parallèle, 9.800 micro-entreprises ont vu leur chiffre d'affaires baisser d'un montant situé entre 1 et 3 millions de dirhams à un niveau inférieur. Se référant au rapport de l'OMTPME, l'année 2020 a vu le recul des créations d'entreprises de 10,5% en glissement annuel, avant d'afficher une hausse de 23,4% en 2021. Retour sur les principales tendances entrepreneuriales. Entreprises morales : Un repli de 10,8% de la valeur ajoutée globale S'agissant des entreprises morales, l'Observatoire constate un repli de 10,8% de la valeur ajoutée globale de 296.223 entités enregistrées auprès de la Direction générale des impôts. «L'impact de cette dégradation est généralisé à l'ensemble des régions mais dans des proportions inégales. Ainsi, les régions de Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont enregistré les baisses les plus importantes respectivement de 41,3, 23,2, 16,8 et 14,8%». L'Observatoire relève également des inégalités sur le plan sectoriel. Des baisses prononcées de la valeur ajoutée ont été observées auprès des entreprises opérant dans « Arts, spectacles et activités récréatives» (-73,7%), «Hôtellerie et restauration» (-69%) et «Transports et entreposages» (-32,2%). En parallèle, les activités liées notamment à l'enseignement ont enregistré une hausse de 35,8%. Pour ce qui est de l'évolution des indicateurs financiers, l'Observatoire a analysé les bilans d'un échantillon de 55.000 entreprises personnes morales. Les conclusions tirées dans ce sens montrent que leur trésorerie, en 2020, s'est maintenue globalement au même niveau qu'en 2019. Ceci s'explique par les mesures de soutien prises par les autorités. S'agissant des ressources financières de ces entreprises, l'Observatoire indique que «les données bilantielles des TPE, incluant les micro-entreprises, font ressortir que la dette auprès des associés a constitué la première composante de ces ressources représentant en moyenne 42,8%, celle des fonds propres étant limitée à 18,8%». Et de préciser que «quant aux PME et aux Grandes entreprises, leurs bilans ont enregistré un niveau de fonds propres équivalent, en moyenne, à 32,8% de leurs ressources, leurs dettes financières ayant représenté la 2ème composante avec une part de 22%». Emplois déclarés : Un redressement de 7,7% en 2021 En analysant l'évolution de l'emploi déclaré à la CNSS, l'OMTPME relève une baisse de 4,6% en 2020 et un redressement de 7,7% en 2021. «Toutefois, si la majorité des entreprises a retrouvé son niveau d'emploi pré-pandémique, celles relevant, en particulier, des secteurs Hébergement et restauration et Industrie manufacturière ont affiché des baisses respectives de 13,3 et 2,5% sur la période 2019 – 2021», peut-on lire du rapport. Notons qu'en croisant les données de la CNSS avec la base consolidée de l'Observatoire, il ressort que 40.715 entreprises, majoritairement des micro-entreprises actives en 2019 et occupant 194.575 employés, n'ont pas renouvelé leurs déclarations auprès de cet organisme avec la survenance de la pandémie. 16,2% des entreprises actives au Maroc sont dirigées par des femmes Le rapport de l'OMTPME a établi également un focus sur l'entrepreneuriat féminin. Cette étude première du genre au Maroc a couvert la «quasi-exhaustivité» des entreprises recensées dans la base consolidée de l'Observatoire totalisant 567.041 entités, en plus de 49.160 auto-entrepreneurs. Les résultats de l'étude montrent que seulement 16,2% des entreprises sont dirigées par des femmes dont 14,6% pour les entreprises morales, 16,3% pour les entreprises personnes physiques et 25,5% pour les auto-entrepreneurs. Au niveau sectoriel, il ressort que les sections de la «Santé humaine et action sociale» (activité des médecins généralistes, pratique dentaire, etc.), des «Autres activités de services» (coiffure et soins de beauté, blanchisserie-teinturerie, etc.) et de l'«Enseignement» enregistrent les parts les plus importantes de l'entrepreneuriat féminin, soit environ 40, 32 et 30% respectivement. S'agissant de leur répartition régionale, Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Sakia El Hamra captent les proportions les plus importantes des femmes dirigeantes, soit des parts respectives de 28,8 et 26,8%. Cette proportion étant de 16,9% pour Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. Le nombre des effectifs déclarés par les entreprises dirigées par des femmes a affiché en 2021 une progression de 3% après un repli de 3,3% en 2020, sans pour autant retrouver son niveau d'avant la crise pandémique.