Espèces concernées, période d'interdiction de la pêche, zones couvertes… les détails d'une décision du ministère de tutelle Une décision du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime vient d'entrer en vigueur instaurant de nouvelles règles pour la période dite de repos biologique où il sera interdit de pêcher certaines espèces dans certaines zones de la côte atlantique marocaine. Le Maroc vient de renouveler les mesures pour protéger ses stocks de poisson pélagique sur la façade atlantique. Une décision du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime vient d'entrer en vigueur instaurant de nouvelles règles pour la période dite de repos biologique où il sera interdit de pêcher certaines espèces dans certaines zones de la côte atlantique marocaine. Il faut préciser que ces mesures n'ont pas d'impact sur le marché et les prix puisqu'une décision similaire était en vigueur depuis 2017. Dans les détails, cette décision a été prise en accord avec l'Institut national de recherche halieutique et en concertation avec les différentes Chambres régionales de la pêche maritime. Selon l'article premier de ladite décision, «il est interdit de pêcher depuis le dimanche 25 septembre 2022 la sardine (Sardina pilchardus), l'anchois (Engraulis encrasicolus), le maquereau (Scomber scombrus, Scomber japonicus), l'espadon (Lepidopus caudatus, Trichiums lepturus), la Sardinelle (Allache), chinchard (Trachurus spp). Pendant une période de cinq (5) ans, selon les conditions précisées ci-après : – Du 1er mai au 30 juin de chaque année aux larges des côtes atlantiques situées entre les parallèles 22°N et 23°N sur une distance de 15 milles nautiques mesurés à partir des lignes de base; – Tout au long de l'année, au large des côtes atlantiques comprises entre les parallèles 24°N et 25°N, sur une distance de 20 milles marins, mesurée à partir des lignes de base». Cependant, la décision ministérielle instaure une dérogation en faveur de l'Institut national de recherche halieutique. L'article 2 du document stipule qu'une exception aux dispositions de l'article 1 ci-dessus peut être faite, pendant les deux périodes d'interdiction mentionnées dans le même article, en faveur de l'Institut national de recherche halieutique, pour la pratique de la pêche des espèces visées à l'article 1 ci-dessus dans les deux zones marines précisées pour le prélèvement d'échantillons, selon son programme lié à la recherche scientifique. La licence visée à l'alinéa précédent précise notamment la date d'expiration et zones d'échantillonnage, l'équipement de pêche autorisé ainsi que les quantités prélevées comme échantillons. Il faut préciser enfin que la richesse biologique des eaux marocaines se compose de trois principales catégories qui sont les ressources pélagiques, les espèces démersales chalutables et celles non chalutables. Les ressources pélagiques sont constituées d'espèces de poissons vivant en surface ou entre deux eaux. Les petits pélagiques représentent le principal potentiel halieutique du Maroc, puisqu'ils contribuent avec près de 80% de la production nationale et assurent l'approvisionnement des unités de transformation et du marché de consommation intérieur marocain. Outre la pêcherie méditerranéenne, quatre types de pêcheries des petits pélagiques se sont développés en Atlantique: pêcherie du nord (nord de Safi), pêcherie du stock A (Safi –Sidi Ifini), pêcherie du stock B (Cap Drâa-Laâyoune) et pêcherie du stock C (Cap Boujdour-Lagouira). Débarquements Les débarquements des produits commercialisés de la pêche côtière et artisanale ont augmenté de 26%, à 893.585 tonnes (T) à fin août 2022, selon l'Office national des pêches (ONP). La valeur de ces débarquements a dépassé 6,55 milliards de dirhams (MMDH), en progression de 8% comparativement à fin août 2021, précise l'ONP dans son récent rapport sur les statistiques de la pêche côtière et artisanale au Maroc. Par espèce, les débarquements des crustacés et des poissons pélagiques ont affiché des hausses respectives de 30%, à 4.935 T, et 33%, à 785.533 T. En revanche, les débarquements des coquillages, des algues, des céphalopodes et du poisson blanc ont chuté de 57, 49, 8 et 3%, relève le rapport. Par ports, un total de 13.377 T de produits de la pêche côtière et artisanale a été débarqué dans les entrées portuaires méditerranéennes à fin août 2022, en diminution de 8%. En termes de valeur, ces ports ont enregistré un repli de 7%, à 478,26 millions de dirhams (MDH). Pour leur part, les débarquements au niveau des ports situés sur l'Atlantique ont augmenté, en poids, de 27%, à 880.208 T, et en valeur de +10%, à plus de 6,076 MMDH.