En 2005, près de 29.000 tentatives d'immigration clandestine ont été avortées. Pour gérer ce dossier épineux, le Maroc compte renforcer la coopération internationale et régionale. Trois cent quatre-vingt réseaux d'immigration clandestine ont été démantelés depuis le début de cette année. Le chiffre est avancé par le ministre de l'Intérieur, Mostapha Sahel, qui répondait mardi à une question orale à la Chambre des conseillers sur "les phénomènes de l'émigration clandestine et la fuite des cerveaux". Ainsi, rien qu'en 2005, le Maroc a réussi à faire échouer près de 29.000 tentatives d'immigration clandestine, dont celles de plus de 21.000 ressortissants subsahariens. Le coût de ces opérations, jusqu'en septembre 2005, a dû atteindre 80 millions d'euros, selon le ministre de l'Intérieur. Un coût particulièrement élevé par rapport aux moyens dont dispose le Maroc. En outre, le nombre de ressortissants subsahariens se trouvant au Maroc de manière illégale reste toujours élevé. Il varie entre 12.000 et 15.000 personnes. Conscient qu'il ne peut à lui seul assumer la responsabilité de la gestion de ce "dossier épineux", le gouvernement a parallèlement renforcé la coopération internationale et régionale. Un pas a déjà été franchi dans ce sens. En effet, des efforts ont été consentis par les pays amis, notamment les pays africains, dans les opérations de rapatriement volontaire de leurs ressortissants se trouvant illégalement sur le sol marocain. Selon M. Sahel, la coopération reste le choix stratégique pour faire face aux réseaux terroristes internationaux qui s'activent dans le trafic d'êtres humains. Le ministre de l'Intérieur a, par ailleurs annoncé que le Maroc a "pu aujourd'hui imposer une vision et de nouvelles orientations en matière de gestion du dossier de l'immigration clandestine", estimant que l'approche purement sécuritaire demeure inefficace et qu'il est nécessaire de définir les principales causes et raisons de l'immigration. Ces nouvelles orientations ne peuvent cependant être efficaces sans l'implication des autres pays concernés. A savoir ceux émetteurs, de transit et d'accueil. A ce propos, M. Sahel a rappelé la proposition formulée par le Maroc pour l'organisation en 2006 du sommet Euro-africain sur l'immigration. Concernant la fuite des cerveaux, le ministre a indiqué qu'il s'agit-là d'un phénomène mondial s'inscrivant dans le cadre de la migration légale et ayant pour objectif l'amélioration des capacités professionnelles et sociales des personnes concernées. Au Maroc, ce genre de migration a pris de l'ampleur ces dernières années notamment vers les pays européens, les Etats-Unis d'Amérique et le Canada. M. Sahel a assuré que le Royaume a entrepris plusieurs actions visant la mise à niveau de l'économie nationale, la promotion de la recherche scientifique, la mobilisation de la diaspora marocaine à l'étranger à travers la création de réseaux de coopération en vue de faire de cette migration une richesse nationale.