Des réformes internes et des actions concrètes sur le terrain, pour réussir l'insertion de 200.000 personnes à l'horizon 2008, sont en cours à l'ANAPEC. Le nouveau directeur général veut faire oublier son prédécesseur dont le nom est lié au scandale Annajat. Evoquer l'ANAPEC, c'est ressusciter l'affaire «Annajat». Le «fameux» scandale qui a éclaté sous l'ancienne direction de l'Agence a mis à rude épreuve son image de marque. Hfid Kamal, actuel directeur, et son staff font, d'après eux, le nécessaire pour faire oublier cette histoire en s'engageant dans un vaste processus de modernisation et de restructuration. Ce changement, conclut M. Kamal, se traduira par le développement d'« un réseau d'agences modernes, fonctionnelles et de proximité qui seront ouvertes sur l'environnement économique et les partenaires tout en fournissant des prestations de qualité grâce à des ressources humaines professionnelles et compétentes». Les partenariats et conventions signés avec bon nombre d'institutions publiques et privées, telles l'AGEF et certains ministères et organismes, entrent dans le cadre du « Lifting » de l'agence. Une démarche porteuse pour éliminer, sinon réduire, les traces d'un passé peu commode. Depuis sa nomination, le directeur s'engage dans la réforme de l'emploi : «La stratégie du gouvernement, précise-t-il, est fondée sur un diagnostic relevant la sélectivité du marché de l'emploi. C'est-à-dire l'importance des «primo demandeurs», la prédominance du travail salarié, un chômage qui reste trop élevé chez les diplômés, l'opacité du marché et la déficience de la fonction d'intermédiation». Des éléments négatifs sont cependant en partie corrigés par la tendance baissière du chômage, 12,5% en 2001 et 10,8% en 2004. Selon le cours des événements et le besoin du marché, l'ANAPEC se mobilise : Elle rassemble tout son « régiment » et passe à l'action. Comment ? Il s'agit de promouvoir l'emploi salarié, grâce à toute une série de mesures : incitations à la création du premier emploi, encouragement à la création de TPE, très petites entreprises, amélioration de l'employabilité via la formation et la reconversion, dynamisation de la fonction d'intermédiation par la signature de partenariats public-privé de proximité. A titre d'exemple : le primo-demandeur d'emploi, diplômé et inscrit à l'ANAPEC depuis au moins 12 mois. « La durée du contrat de premier emploi est de 24 mois plus 12 mois CDC avec une rétribution qui va de 1600 à 6000 dirhams, avec exonération des CNSS, IGR et TFP», explique le directeur. A ses yeux, l'appui à la création des TPE est la deuxième mesure phare. Elle cible les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANAPEC et qui présentent des projets nécessitant un investissement inférieur à 250.000 dirhams». Le comité de sélection des projets est constitué auprès des CRI. Les jeunes promoteurs bénéficieront d'un accompagnement pour le démarrage de l'entreprise avec un soutien de 10.000 DH et des facilités d'accès au crédit, dont 85% sont assurés par la délégation aux banques de la gestion de la garantie aux banques. Parallèlement, l'appui du gouvernement se manifeste sous forme d'un crédit sans intérêt qui est payable sur 6 ans à hauteur de 10% du montant de l'investissement et dans la limite de 15.000 DH. Le capital est abaissé de 100.000 à 10.000 DH. Le programme de Reconversion et qualification se traduit par un stage d'expérience professionnelle, sorte de mesure préventive, et la formation d'adaptation. «L'ANAPEC est chargée, selon son directeur, de promouvoir au plan national, et en fonction des spécificités régionales, les mesures de la politique de l'emploi». Et d'ajouter : «cette dernière a été concrétisée dans le cadre d'un contrat progrès signé avec l'Etat pour mener à bien l'insertion de 200.000 chercheurs d'emploi, avec un coût de ces mesures estimé à 2 milliards de dirhams». Une première journée nationale du conseiller en emploi sera organisée samedi prochain. Objectif : engager plus les conseillers dans leur mission et réussir l'insertion de 200.000 personnes à l'horizon 2008.