Le PSD (Parti socialiste démocrate) n'existe plus depuis hier dimanche 4 décembre 2005. C'est la résolution prise à l'unanimité par les amis de Aïssa Ourdighi lors de leur deuxième et dernier congrès national. Ils rejoignent les rangs de l'USFP. Les militants du Parti socialiste démocrate (PSD) ont décidé, à l'unanimité, d'intégrer les rangs de l'USFP (union socialiste des forces populaires) et la dissolution de leur parti. Décision attendue du congrès national du PSD, deuxième du genre et présidé par Latifa Jbabdi, elle signifie un parti de moins sur un échiquier partisan marqué par la balkanisation. Les amis de Aïssa Ourdighi ont chargé l'actuel bureau politique du PSD de gérer la phase transitoire. Il s'agit notamment des aspects opérationnels devant sceller le mariage PSD-USFP et la manière dont les désormais ex-militants de la formation de Aïssa Ourdighi rejoindront les diverses instances du parti de Mohamed Elyazghi. Selon l'un des « ralliés », depuis cette date du 4 décembre 2005, il ne sera plus question d'un retour en arrière. Cette phase vient couronner un long processus de tractations entre PSD et USFP et qui avait commencé par donner ses fruits avec l'arrivée de Mohamed M'Rini, actuel membre du bureau politique de l'USFP. Lors du septième congrès de cette formation, l'intégration du PSD était d'ailleurs au centre des travaux au point de laisser «ouvert» le bureau politique sur décision du congrès et la possibilité de porter le nombre de ses membres à 25 au lieu des 23 actuels sièges. Qui les occupera parmi les nouveaux arrivants ? La question reste posée et plusieurs noms sont cités qui se recrutent au sein des instances dirigeantes du PSD : Aïssa Ourdighi, Lahbib Taleb, Talaâ Saoud Atlassi, Mohamed Chafiki, Latifa Jbabdi, mais aussi Abdessamad Belkébir dont on a fini par vaincre les « réticences». Qu'est-ce que cela pourra apporter à l'USFP ? Selon plusieurs observateurs, pas grand-chose. Non, répondent plusieurs usfpéistes. Ces derniers estiment que les militants du PSD ont acquis une bonne expérience qui pourrait être mieux valorisée au sein d'un grand parti de gauche et surtout en ce qui concerne un secteur féminin qui risque de connaître un plus grand dynamisme. En attendant, c'est Mohamed Elyazghi qui réalise ce qu'il appelle la « première phase » de la construction d'un grand parti de gauche comme il le déclarait à ALM en juillet dernier. La direction de l'USFP a été fortement représentée au congrès du PSD, mais aussi les dirigeants du PPS. Ce dernier a préféré faire lire une lettre à l'ouverture de ce congrès où il souhaite réussite à la fusion entre les deux partis. Le PPS se retrouve en «ménage à deux» avec Al Ahd au sein de l'Alliance socialiste. Toutefois, plusieurs militants du PSD ne voient pas d'un bon oeil, et dès le début, l'intégration dans l'USFP. Parmi eux, il y en a eu qui ont préféré ne pas se rendre au congrès de la fin de leur parti. Il s'agit notamment de quelques membres du comité central qui ont accusé les organisateurs du deuxième congrès du PSD d'avoir taillé ce rendez-vous sur-mesure pour éviter toute contestation. Ils affirment que les organisateurs ont tout fait pour que les délégués à ce congrès soient choisis au sein de secteurs ne posant «aucun problème». L'un d'eux, ayant requis l'anonymat, pose la question de l'opportunité de «liquider» un parti pour en intégrer un autre, non pas comme composante d'un courant, mais comme individus militants d'un autre parti.