Le tribunal de première instance de Tanger a condamné, mercredi, un jeune étudiant et sa compagne à quatre ans de prison ferme pour leur implication dans une affaire de trafic de drogue à destination de l'Espagne. Mohamed Amine M., étudiant dans une université à Séville, et Hayat T., ressortissante marocaine résidant en Espagne, ont été condamnés également à une amende de 30.000 dh chacun. Les deux inculpés ont été également condamnés à verser conjointement une lourde amende de 6,154 millions dh au profit de l'administration des douanes. L'affaire remonte au 8 octobre dernier, lorsque les deux inculpés ont été arrêtés au port de Tanger alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer vers Algésiras à bord d'un véhicule transportant une quantité de 104 kg de haschich. Un agent de la douane avait découvert la quantité de drogue dissimulée dans les quatre pneus du véhicule tout terrain des inculpés. Tout au long de l'instruction de cette affaire, le jeune étudiant avait nié avoir été au courant de la drogue, affirmant qu'il venait d'acheter le véhicule d'un certain ''Hafid'' et qu'il a également confié le même véhicule à un autre individu à Tanger pour de légères réparations. L'enquête ordonnée par le parquet n'avait pas pu parvenir à identifier les deux personnes en question, concluant que les deux noms fournis sont ''imaginaires''. Le complément d'enquête ordonné lors de l'instruction a permis, en outre, d'identifier le véritable propriétaire du véhicule, un ressortissant espagnol qui purge actuellement une peine de prison au Maroc pour avoir tenté de faire passer une quantité de 105 kg de haschich via le port de Tanger par le même procédé. La défense, assurée par sept avocats, a centré ses plaidoiries sur le fait que l'inculpé est plutôt ''victime d'un réseau de trafiquants qui ont minutieusement orchestré cette opération à l'insu de l'inculpé". ''La vente d'un véhicule tout terrain à un très bon prix a été l'appât qui a fait tomber la victime dans leurs filets'', ont estimé les avocats de la défense. Les vrais coupables, selon la défense auraient cherché à ''exploiter la situation sociale de l'inculpé en l'utilisant, à son insu, comme passeur''. Après audition des témoins et les longues plaidoiries de la défense, la cour a fondé sa décision sur plusieurs témoignages concordants à charge et les contradictions constatées dans les déclarations des deux inculpés. Le tribunal a conclu à la culpabilité pour les chefs d'inculpation de détention et trafic de drogue.