La session extraordinaire de l'APEM a pris fin, lundi 21novembre 2005 à Rabat, avec l'adoption de plusieurs recommandations. Une résolution sur le Proche-Orient n'aura pas été du goût de la délégation israélienne qui a menacé de se retirer de cette association. La session extraordinaire de l'Association parlementaire euro-méditerranéenne a clôturé ses travaux, lundi 21 novembre 2005 à Rabat, avec l'adoption d'une déclaration finale et plusieurs recommandations issues des travaux des trois commissions. Pour ce qui est des affaires politiques, l'APEM a recommandé la reprise des contacts entre les pays du pourtour méditerranéen pour l'adoption d'une charte pour la paix et la stabilité susceptible de servir de cadre global pour la sécurité et la stabilité dans la région. Il est aussi question de la création d'un secrétariat général au sein de l'APEM pour suivre et coordonner le processus de Barcelone ainsi que des sous-comités dédiés aux droits de l'Homme. Pour ce qui est du volet économique, il a été recommandé d'aller de l'avant dans l'appui aux économies des pays de la rive sud de la Méditerranée et notamment aux petites et moyennes entreprises. Josep Borrell, président du Parlement européen, lors d'une intervention devant les membres de l'APEM, n'a pas caché ses craintes de voir perdurer de graves disparités entre les pays des deux rives de la Méditerranée, une fracture économique qui menace la stabilité de toute la région. Toutefois, cette session extraordinaire de l'APEM qui a choisi Rabat pour lieu de déroulement de ses travaux n'est pas passée sans polémique. Il s'agit notamment des travaux de la commission politique ayant abrité de vifs débats autour du conflit israélo-palestinien. L'APEM a adopté une résolution affirmant que cette association tient compte des inquiétudes de la délégation palestinienne concernant plusieurs points et notamment le mur de séparation israélien et la question des réfugiés. Cette recommandation, votée à l'unanimité par les membres de l'APEM, a suscité le courroux de la délégation israélienne poussant son chef, le député druze du Likoud Majali Wahbi, jusqu'à menacer du retrait de son pays de l'APEM. La délégation israélienne était la seule à s'abstenir lors du vote de cette résolution. Les «escarmouches» entre délégations arabes et délégation israélienne ont commencé dès le premier jour des travaux en commissions. Lors de la préparation des recommandations de la commission politique, tous les amendements israéliens ont été refusés. Le jour de l'ouverture officielle des travaux, c'est le président de la Chambre des représentants au Parlement marocain qui reviendra à la charge dans son allocution d'ouverture. Abdelouahed Radi a annoncé que le conflit israélo-palestinien était un obstacle à la stabilité dans toute la région, mais aussi à l'intégration euro-méditerranéenne. D'autres interventions allant dans le même sens, y compris de la part de Josep Borrell et l'adoption de la résolution épinglant Israël, ont fini par agacer les deux députés de la délégation israélienne. Pour une source parlementaire marocaine, l'adoption de cette résolution est le fruit, entre autres, d'efforts fournis par les parlementaires marocains auprès de leurs homologues européens depuis 1998 et notamment au sein de l'APEM. Dimanche dernier, au lancement des travaux de l'APEM au niveau des commissions, plusieurs députés PJD, des membres du Comité marocain pour le soutien au peuple palestinien ainsi que des représentants de la gauche non gouvernementale ont tenu un sit-in devant le Parlement pour protester contre la présence de la délégation israélienne à Rabat. Les protestataires considèrent que c'est un « pas de plus » pour une normalisation avec l'Etat d'Israël. Les recommandations de l'APEM, votées à Rabat lors de ces deux jours de travaux, vont être soumises aux chefs d'Etat et de gouvernement qui se réuniront à Barcelone les 27 et 28 novembre 2005 pour célébrer le dixième anniversaire du Processus du même nom. L'APEM compte 240 membres à parts égales pour les parlementaires des deux rives de la Méditerranée. 45 Eurodéputés, toutes tendances confondues, en font partie.