Le conflit du Proche-Orient et les perspectives de réalisation de la paix entre Israéliens et Palestiniens dominent les travaux de la 6-ème session plénière de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), qui s'est ouverte samedi à Amman. Les derniers développements dans la région, notamment l'accentuation de la colonisation israélienne sur les territoires palestiniens occupés, se sont imposés à la réunion, reléguant au second plan les questions de développement, qui restent intimement liés au règlement du conflit proche-oriental. Les peuples de la région "sont conscients que tous les efforts de développement et les programmes de réforme finissent par achopper sur la réalité politique ambiante, à la lumière du trébuchement du processus de paix, la poursuite de l'occupation (israélienne) et l'exaspération des causes du conflit", a souligné le président de l'APEM, le Jordanien Abdelhadi Al Majali, en lançant les travaux. "Il faut reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien, en particulier son droit d'établir son Etat indépendant sur les terres occupées en 1967 avec comme capitale Al Qods Acharif et le retour des réfugiés, conformément aux résolutions internationales", a relevé M. Al Majali. Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, le processus de négociations avec les Israéliens "est sans résultats dans les circonstances actuelles", parce que les pratiques israéliennes continues "constituent un défi pour nous tous". Les décisions israéliennes provocatrices doivent inciter les pays arabes à chercher de nouvelles voies pour l'activation de l'initiative arabe de paix et à se diriger, de manière plus efficace, vers la communauté internationale pour expliquer la gravité de l'attitude des forces d'occupation et la poursuite de la politique du fait accompli, a fait savoir le secrétaire général dans une allocution lue en son nom. Faisant le lien entre le politique et l'économique, le secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, Ahmed Messa'deh, a défendu l'idée que l'intégration économique est de nature à "influer positivement" sur les efforts d'apaisement des foyers de tension dans la région, appelant l'ensemble des acteurs concernés à mettre un terme "sans tarder" à l'impasse des négociations israélo-palestiniennes. Outre la situation au Proche-Orient, les parlementaires des deux rives discuteront de l'impact du changement climatique sur le bassin méditerranéen, de la possibilité de créer une banque euro-méditerranéenne, ainsi que de l'adhésion de la Croatie et du Monténégro à l'Assemblée. Il sera également procédé à l'examen et à l'approbation de la création du secrétariat général de l'Assemblée parlementaire et l'adoption de la proposition portant installation des commissions permanentes. Une importante délégation marocaine, composée de membres des deux Chambres du Parlement et conduite par le président de la Chambre des représentants, M. Mustapha Mansouri, prend part aux travaux de la sixième session plénière de l'APEM. Lors des travaux des commissions permanentes de l'Assemblée, tenues vendredi, les parlementaires marocains ont réussi à introduire une série d'amendements aux recommandations qui seront présentées à l'approbation de la plénière. Lesdits amendements ont touché une diversité de thématiques ayant trait, entre autres, à la coopération économique, au secteur énergétique, à la libre circulation des personnes et au respect des croyances religieuses.