L'activité économique afficherait une faible dynamique au troisième trimestre. L'économie nationale enregistrerait une hausse de 0,8% au troisième trimestre 2022, en variation annuelle, au lieu de +8,7% au même trimestre de 2021. C'est ce qu'anticipe le Haut-commissariat au Plan dans son récent point de conjoncture. «Au troisième trimestre 2022, les perspectives de croissance pour l'économie mondiale resteraient entachées de fortes incertitudes. Le commerce international de biens devrait bénéficier de l'amélioration relative des échanges commerciaux des économies avancées et de la Chine, mais sa dynamique resterait tributaire de l'évolution de la trajectoire de l'inflation mondiale, des tensions géopolitiques en Ukraine, de la situation sanitaire et de l'impact du resserrement des politiques monétaires sur l'investissement et la consommation», relève-t-on du HCP. Et de préciser que «dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc augmenterait de 4,2%, en variation annuelle, au lieu de +7,3% lors de la même période une année auparavant». En termes de prévision, la demande intérieure nationale resterait modérée. Le contexte sera en effet marqué par la poursuite du ralentissement de la consommation des ménages et de l'investissement. Ainsi, la demande intérieure nationale s'établirait au troisième quart de l'année autour de 1,6% contre 8% observé à la même période de l'année passée. Dans ces conditions, le HCP estime que la valeur ajoutée hors agriculture croîtrait de 2,9%, au deuxième trimestre 2022, en variation annuelle. «L'essentiel de cette hausse serait attribuable au secteur tertiaire, notamment les services publics et le tourisme, alors que le secteur secondaire poursuivrait son redressement à un rythme modéré, tiré par une hausse de la valeur ajoutée des industries manufacturières de 1,3 %», apprend-on. L'activité agricole devrait pour sa part afficher une contraction de 14,1%. En analysant la dynamique économique au deuxième trimestre, le HCP indique que la croissance économique se serait établie à 0,9% contre 0,3% observée au titre du premier trimestre de l'année. «Ce léger regain aurait été, particulièrement, attribuable à la progression de 3,6% de la valeur ajoutée hors agriculture. La valeur ajoutée agricole aurait, pour sa part, poursuivi son repli au rythme de -16,1% au cours de la même période», explique le HCP dans ce sens. En effet, le deuxième trimestre a été marqué par une poursuite de la baisse des activités agricoles. Se référant au HCP, la réduction de 32% du cumul pluviométrique par rapport à une année normale, à fin mai 2022, aurait entraîné une baisse de 17,1% de la production végétale. D'après les constats établis dans le cadre de ce point de conjoncture, on note le redressement de la production des maraîchères de saison par rapport au premier trimestre. Cette dernière se serait accompagnée par une amélioration de leurs quantités exportées, notamment en tomate et petits légumes. S'agissant des filières animales, le HCP indique que la production aurait affiché une hausse de 2%, en variation annuelle. Elle aurait été particulièrement soutenue par la reprise de la filière avicole, après deux années de faibles performances. En parallèle, les activités hors agriculture ont continué d'afficher une résilience. La tendance positive observée dans ce sens est portée essentiellement par l'affermissement des activités des services publics et par la poursuite du rétablissement du tourisme, du transport et des services culturels. Selon le HCP, la valeur ajoutée des branches tertiaires aurait progressé de 5% au deuxième trimestre 2022, contribuant pour 2,5 points à la croissance économique globale. De même, la valeur ajoutée du secteur secondaire se serait redressée de 0,8% au deuxième trimestre 2022, en variation annuelle, après avoir régressé de 0,9% au trimestre précédent. Par ailleurs, le secteur de la construction aurait poursuivi son ralentissement pour le troisième trimestre successif. «Sa valeur ajoutée aurait crû de 0,7%, au deuxième trimestre 2022, au lieu d'une hausse de 1,8% au trimestre précédent», peut-on conclure du HCP. Notons que le HCP observe au deuxième trimestre 2022 une vigueur des échanges commerciaux portée par les prix, une forte modération de la demande intérieure, une escalade des prix à la consommation et une décélération de la croissance monétaire.