La montée de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) dans le capital du CIH était une option logique, suite au désir manifesté par la BCP de ne pas suivre l'augmentation du capital. La possibilité d'ouverture de ce dernier aux étrangers reste maintenue. La Caisse de dépôt et de gestion contrôle désormais 57% du capital du CIH. L'opération a été faite en deux phases étalées sur deux jours. Premier acte, le 27 octobre 2005, lorsque la CDG acquiert auprès de sa filiale, la Société centrale de réassurances, 655.632 actions, représentant 2% du capital du CIH. Vingt-quatre heures plus tard, soit le 28 octobre, l'institution dirigée par Mustapha Bakkoury achète auprès de la Banque centrale populaire quelque 6.721.614 actions, représentant 20% du capital du Crédit immobilier. A l'issue de ces deux opérations, la Caisse de dépôt et de gestion détient 57,5% du capital du Crédit immobilier et de l'habitat. «Il s'agit d'une opération où les deux partenaires y trouvent chacun son compte et qui n'a rien de surprenant. Ce rapprochement était dans les prévisions», déclare une voix autorisée au CIH. «Déjà, la BCP avait exprimé son souhait de ne pas suivre cette augmentation de capital. Il était donc normal qu'il y ait un repreneur». L'opération est donc, poursuit la même source, «une option maroco-marocaine liée aussi, au-delà des considérations financières, à la mise en conformité du CIH par rapport à la loi sur la SA ». Pas de réaction officielle du côté de la CDG, en attendant sans doute une conférence de presse prévue cette semaine. Mais l'opération est perçue comme une preuve supplémentaire de l'engagement du groupe dans le processus de redressement financier du CIH. Ce processus maroco-marocain, ouvert à la partie marocaine, ne remet en rien, selon certaines informations, l'option d'un rapprochement avec un ou des groupes étrangers. Pressenti de longue date, le rapprochement avec la Caisse d'epargne française pourrait être finalisé en tout début de l'année prochaine. En attendant, cette prise de contrôle réalisée par la CDG confirme l'engagement de cette institution à accélérer le processus de redressement financier de la banque dirigée par Khalid Alioua. La Caisse entend ainsi poursuivre et soutenir les efforts importants de sa restructuration, notamment à travers l'opération de recapitalisation de 1,85 milliards de dirhams prévue dans les prochaines semaines. Au terme de ce processus de redressement, le CIH entamera une nouvelle étape de développement axée sur le financement du logement et les services aux particuliers. L'opération devra bien être accueillie par les actionnaires, suite aux baisses conséquentes du titre, enregistrées début septembre, dans le sillage de l'opération accordéon. Une assise financière aussi solide que la CDG devrait apporter des gages suffisants aux investisseurs. Preuve de cette bonne santé financière , en 2004, le total bilan de la CDG s'est accru de 4,7 % pour atteindre 46,32 milliards de DH, au moment où les ressources et les dépôts ont totalisé respectivement 92,2 milliards (+11,2 %) et 38 milliards DH (+0,3 %). Pour un bénéfice net de 1,17 milliard de DH, contre 564 millions de DH en 2003, soit une progression de 107,6%. De quoi permettre à l'institution de poursuivre sa diversification dans les différents secteurs de l'économie marocaine.