Le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a lancé officiellement samedi les travaux pour la construction du Centre national de l'arganier (CNA) et qui sera réalisé pour un coût global de 35 millions DH, alors que les travaux devront durer dix mois. Mis en oeuvre par l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA), le CNA promet d'être une véritable plateforme d'interprétation du patrimoine, de convergence et de coordination de la recherche et de gestion des connaissances afin d'assurer un accompagnement optimal de la filière et des acteurs. En parfaite synergie et complémentarité avec les attributions de l'ANDZOA, le contrat programme arganier, le plan cadre de la RBA, et les missions des autres partenaires institutionnels, le CNA a pour principal objectif de structurer et de canaliser l'ensemble des efforts liés à l'arganeraie afin d'assurer une gouvernance durable de la filière de l'arganier. Le CNA englobe trois composantes qui constituent une déclinaison des missions et attributions qui lui sont assignées, à savoir : l'unité d'interprétation du patrimoine de l'arganeraie pour valoriser et promouvoir le patrimoine naturel et culturel matériel et immatériel de l'arganeraie, l'unité d'encouragement de la recherche scientifique pour orienter et appuyer la convergence de la recherche scientifique sur l'arganier et l'arganeraie, et l'unité de gestion des connaissances qui réalisera une veille stratégique et technologique. Ce centre concrétise les engagements de l'Etat avec l'interprofession dans le cadre du contrat programme pour la mise en place d'un pôle de compétences dédié à l'arganeraie. Il permettra de canaliser les efforts de tous les acteurs scientifiques et professionnels de la Réserve de biosphère arganeraie. Cette structure se positionnera comme un pôle de promotion du patrimoine culturel de l'arganier et d'appui à une recherche d'excellence. Transplantation de l'arganier adulte : L'expérience lancée par l'ANDZOA et Lafarge- Holcim Maroc sera dupliquée au niveau national M. Sadiki a également visité samedi le périmètre de transplantation des arganiers adultes à la commune de Tidssi à Taroudant. En effet, l'ANDZOA, en collaboration avec LafargeHolcim Maroc et l'AgroTechSouss Massa, a initié en 2019 un projet de recherche pour développer la technique la mieux adaptée à la transplantation d'arganiers adultes au sein de la cimenterie Agadir- Souss de LafargeHolcim Maroc. Cette expérience vise à concilier la préservation de cette ressource endémique du Maroc et le développement économique de la Réserve de biosphère arganeraie. Les arganiers existants dans des zones destinées à des activités économiques dans l'arganeraie ont été déplacés vers des sites de plantation où les arbres pourront être sauvegardés et continuer à se développer. Cette première expérience mondiale de transplantation d'arganiers adultes a été menée dans le cadre d'un projet de recherche, sur 3 périodes distinctes pendant 2 ans (hiver, printemps et été) et ce en testant deux techniques de prétraitement (l'arrosage et le cernage). Cela a permis une maîtrise des techniques possibles et des conditions de réussite. Les résultats préliminaires démontrent un taux de réussite de 70%. A l'issue de cette recherche, un guide sur les bonnes pratiques de transplantation de l'arganier adulte sera publié et les résultats du projet de recherche seront partagés. Cette première expérience réussie devrait permettre de dupliquer cette démarche aux futurs projets de développement économique au sein de l'arganeraie et de contribuer ainsi à la protection de ce patrimoine mondial. Plan de développement de l'argan : La filière ambitionne d'atteindre 10.000 t à l'horizon 2030 M. Sadiki a présidé vendredi une rencontre de travail à Agadir avec les professionnels de la filière, et lors de laquelle il a été procédé à la présentation du bilan du contrat programme 2011- 2020 signé entre le gouvernement et l'interprofession de la filière ainsi que le Plan de développement de la filière argan à l'horizon 2030, dans le cadre de la nouvelle stratégie Génération Green. Ce nouveau plan de développement de la filière ambitionne à l'horizon 2030 de doubler la production de l'huile d'argan pour atteindre 10.000 t, d'augmenter le taux de conditionnement de l'huile d'argan pour passer de 20% à 50%, de développer l'arganiculture sur une superficie de 50.000 ha ainsi que de réhabiliter l'arganier forestier sur une superficie d'environ 400.000 ha. Le ministre a insisté sur l'importance de l'organisation de l'interprofession pour la réussite de la mise en oeuvre de ce plan de développement et a demandé le renforcement de la présence des coopératives des femmes dans les différents collèges de l'interprofession, notamment dans le collège qui représente l'amont de la filière. Il a également appelé à l'adoption d'un modèle d'agrégation pour cette filière qui permet un meilleur partage de la valeur entre l'ensemble des opérateurs de la chaîne de valeur.