Elles affichent un taux de réalisation de 45% Le ministère de l'économie et des finances dresse son bilan mensuel de l'exécution de la loi de Finances pour l'année 2022. Bien que le contexte actuel soit marqué par la poursuite de la reprise des activités économiques, des incertitudes planent toujours et ce compte tenu de la faible récolte céréalière ainsi que du renchérissement des cours des matières premières et des tensions inflationnistes et perturbations des chaînes de production et d'approvisionnement. A cet égard, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de près de 14 milliards de dirhams contre 25 milliards observé à la même période de l'année précédente. Une évolution qui selon le document statistique du ministère de l'économie et des finances recouvre une augmentation plus prononcée des recettes que celle des dépenses globales. Les recettes fiscales au vert En effet, les recettes se sont consolidées de 25,1 milliards de dirhams à fin mai marquant ainsi une progression de 26,9% en glissement annuel. Elles se sont établies à 118,38 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 45% comparé aux prévisions de la loi de Finances 2022. A cet effet, le ministère de l'économie et des finances observe dans son document statistique un bon comportement des recettes fiscales. Ces dernières se sont accrues de 17,8 milliards de dirhams enregistrant un taux de réalisation de 46,8%, et ce en dépit de la poursuite de l'effort de remboursement des crédits de TVA. Les recettes non fiscales se sont pour leur part améliorées de 7 milliards de dirhams pour se situer autour de 12,5 milliards de dirhams contre 5,5 milliards de dirhams à la même période de l'année précédente. Par ailleurs, les recettes en provenance des établissements et entreprises publics se sont établies à 3,7 milliards de dirhams alors qu'elles se situaient autour de 1,9 milliard de dirhams à fin mai 2021. De ces recettes, 2 milliards de dirhams ont été versés par OCP contre 1,2 milliard de dirhams par l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie et 356 millions de dirhams par Bank Al-Maghrib. Les «autres recettes» se sont situées à 8,8 milliards de dirhams, dont 5,2 milliards de dirhams au titre des financements innovants, 2,7 milliards de dirhams au titre des produits des ministères, 380 millions de dirhams provenant des dons CCG et 347 millions de dirhams au titre des fonds de concours. Des dépenses en hausse de 17,3 milliards de dirhams Pour ce qui est des dépenses ordinaires, leur exécution fait ressortir une hausse de près de 17,3 milliards de dirhams, soit une variation positive de 16,8% comparé à la même période de l'année précédente. Leur taux d'exécution s'établit pour sa part autour de 46%. «Cette évolution par rapport à fin mai 2021 s'explique principalement par la hausse des charges de la compensation (+9 milliards de dirhams) et des dépenses afférentes aux biens et services (+7,9 milliards de dirhams)», commente le ministère dans son document. Et de préciser que «l'augmentation des charges de la compensation est attribuable, notamment, à la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 879 dollars par tonne contre près de 520 dollars par tonne à fin mai 2021. Ces charges ont atteint 16,6 milliards de dirhams, soit un taux d'exécution de 97,7%». Se référant à ladite publication, les charges comprennent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport pour un montant de 1,1 milliard de dirhams, et ce, dans le cadre des mesures décidées par le gouvernement pour faire face au renchérissement des cours des produits énergétiques. S'agissant des dépenses de biens et services, elles recouvrent un montant de 4,6 milliards de dirhams au titre des «autres biens et services» et 3,3 milliards de dirhams au titre des dépenses de personnel. Quant aux dépenses d'investissement, les émissions ont atteint 32,8 milliards de dirhams, contre 28,1 milliards de dirhams un an auparavant, soit un taux de réalisation qui s'est élevé à près de 42%. S'agissant des comptes spéciaux du Trésor, ils ont dégagé un solde excédentaire de près de 20,9 milliards de dirhams, contre 13 milliards de dirhams à fin mai 2021. Les ressources des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte d'un montant de 6,3 milliards de dirhams correspondant au produit de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, affecté au Fonds d'appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre 3,4 milliards de dirhams à fin mai 2021. Un besoin de financement de plus de 23 milliards de dirhams A fin mai 2022, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l'ordre de 23,7 milliards de dirhams. «Ce besoin, augmenté du flux net des placements sur le marché monétaire (+500 millions de dirhams) et des besoins de financement extérieur (+900 millions de dirhams), a été couvert principalement par le recours au marché de la dette intérieure pour un flux net de 14,2 milliards de dirhams», peut-on retenir de l'analyse du ministère de l'économie et des finances. Selon la même source, le flux de l'endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de près de 60,5 milliards de dirhams, contre 65,5 milliards de dirhams un an auparavant, et des remboursements en principal pour 46,3 milliards de dirhams, contre 43,4 milliards de dirhams. Celui de l'endettement extérieur recouvre des tirages de l'ordre de 3,5 milliards de dirhams, contre 8 milliards de dirhams à fin mai 2021, et des amortissements de 4,4 milliards de dirhams, contre 4,3 milliards de dirhams un an auparavant.