Une série d'explosions survenues samedi sur des marchés de New Delhi ont fait au moins soixante morts et environ 188 personnes ont été blessées. Les autorités ont décrété l'état d'alerte maximum. New Delhi était en état d'alerte maximum dimanche au lendemain d'un triple attentat perpétré dans la capitale semant la terreur à deux jours de la principale fête hindoue des Lumières (Diwali). Les explosions survenues sur des marchés ont fait au moins 61 morts et plus de 188 blessés, selon les autorités. Ces attaques n'ont pas été revendiquées. Le Premier ministre, Manmohan Singh, a qualifié cette série d'explosions d'acte de terrorisme, précisant qu'il était trop tôt pour se prononcer sur l'identité des auteurs. «Ce type d'attaque cynique contre le peuple indien est inacceptable,» a déclaré le porte-parole du Premier ministre, qui a écourté sa visite à Calcutta pour présider dans la capitale une réunion d'urgence du conseil restreint. Singh a lancé un appel au calme tandis que la police a placé la capitale économique du pays, Bombay, en état d'alerte maximale. Plusieurs marchés à Delhi ont également été fermés après l'annonce des explosions. Les explosions ont frappé samedi après-midi à intervalles rapprochés les marchés populaires de Paharganj, situés près de la gare ferroviaire, et de Sarojini Nagar, au sud de la capitale. Une troisième déflagration s'est produite à bord d'un bus près de la zone industrielle d'Okhla (sud), d'après la police. Selon l'agence de presse indienne PTI (Press Trust of India), de nombreux touristes étrangers figurent au nombre des blessés. L'état d'alerte maximum à été décrété dans la capitale où d'autres marchés ont reçu ordre de fermer. «Je condamne ces attaques cyniques et préméditées visant des innocents. Il s'agit d'actes terroristes ignobles dirigés contre le peuple indien,» a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse. «Les terroristes cherchent à propager un sentiment de peur et de suspicion au sein des partisans de la paix. Ces explosions ont été programmées pour instiller la colère durant la saison des célébrations,» a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement a également fait état d'indice en la possession des enquêteurs, sans davantage de précisions. «Je ne peux rien dire à ce stade. Il y a des indices sur lesquels nous travaillons,» a-t-il indiqué. Samedi soir, dix hommes ont été interpellés dont trois à la gare centrale de New Delhi et interrogés dans le cadre de l'enquête. Les déflagrations ont semé la panique sur les marchés bondés à quelques jours de la Fête des lumières qui célèbre à partir de mardi et durant cinq jours, la victoire du Bien sur les démons. «Nous avons vu des corps grièvement brûlés gisant sur le marché de Sarojini Nagar,» a raconté un photographe de presse. Il a ajouté qu'un incendie avait embrasé une grande partie de la zone touchée. Il a, toutefois, précisé que la plupart des blessés sont des enfants qui avaient installé des étals de fruits. Les attentats ont été unanimement réprouvés à travers le monde. Le Pakistan, puissance rivale de l'Inde, a fermement condamné ces "actes de terrorisme" et exprimé sa sympathie pour les familles des victimes. Ces attentats interviennent alors que l'Inde et le Pakistan finalisaient les modalités d'ouverture de la ligne de démarcation qui divise le territoire himalayen du Cachemire pour secourir les sinistrés du séisme du 8 octobre. «Il est très vraisemblable que ces attentats aient été commis par des groupes terroristes opposés au processus de paix entre l'Inde et le Pakistan,» a estimé Rohan Gunaratna, spécialiste du terrorisme à l'Institut de défense et d'études stratégiques de Singapour.