Pendant trois jours, le ministre du Tourisme, accompagné du directeur général de l'ONMT et du président de la Fédération du tourisme, a séjourné en Espagne. Un déplacement auquel la presse n'a pas été conviée par souci peut-être de confidentialité. C'est en véritable patron de la promotion du Maroc à l'étranger que Adil Douiri a débarqué au pays de Don Quichotte, du lundi 17 au mercredi 19 octobre 2005. En plein Ramadan et vu la traditionnelle torpeur qui s'empare du secteur touristique marocain, un tel déplacement a été suivi, épié et commenté par les professionnels du secteur. Certains n'ont pas hésité à fredonner la célèbre chanson, «la balade des gens heureux ». Plus que le thème, plutôt bon, (tout lobbying en faveur de l'investissement n'est-il pas bon à prendre?), c'est surtout la composition du groupe qui intriguait. Le ministre du Tourisme était accompagné de Abbès Azzouzi. Sans doute pris de court par le calendrier de son supérieur hiérarchique, le directeur général de l'ONMT a dû annuler en catastrophe une rencontre prévue avec la presse. «Trop proche du ministre au point de se confondre avec son ombre», regrette-t-on dans les rangs des opérateurs où le successeur de Fathia Bennis passe toujours, 15 mois après sa nomination, comme un fidèle accompagnateur de celui qui lui avait confectionné exprès le poste de directeur général adjoint. Le patron de la Fédération du tourisme, Jalil B. Taarji, complétait la bande. Sa présence, signe évident que le jeune président a mis de l'eau dans son vin depuis la dernière assemblée générale de la Fédération, a été abondamment commentée. N'est-ce pas lui qui criait sur les toits il y a quelques semaines que l'on fonçait droit dans le mur? Contacté par nos soins, l'intéressé justifie sa présence par la qualité de la Fédération du tourisme, laquelle, en tant que membre de la CGEM, était aussi l'un des organisateurs de cette rencontre initiée par les patronats marocain et espagnol. Le thème général de ce séjour touristique tournait autour de l'investissement. Un débat trop technique pour la presse marocaine qui n'était pas de la fête. En tout cas, comme le rappelle un opérateur de Rabat, aucune grosse signature n'est venue sanctionner les efforts des trois diplomates du tourisme. Adil Douiri a pourtant donné du sien. Le ministre a notamment déclaré aux Espagnols que le Maroc est «une occasion à ne pas rater », en parlant de Lixus, Mogador, Mazagan et Ghandouri. D'autres investisseurs comme Christian Van de Grâce (Thomas Piron) et Juan Cano ont exposé sur leurs projets respectifs au Maroc. Le ministre a, en outre, rencontré quelques responsables d'entreprises espagnoles. Auprès desquels il a fait la promotion du «Port Lixus» (80 km au sud de Tanger), de Taghazout et de la Station Blanche, réservant le meilleur pour la fin : une harangue consacrée à la croissance du secteur touristique à deux chiffres devant des patrons espagnols très sereins. La débauche d'énergie de M. Douiri n'a malheureusement pas été sanctionnée par une grosse signature. Mais, comme l'a précisé M. Taarji, «ce n'était pas le thème de la rencontre». A suivre.