Une jeune lycéenne marocaine vivant dans la localité espagnole de Moncofa (Valence, est), a été sauvagement agressée jeudi dernier par six de ses camarades de lycée parce que "la couleur de sa peau" n'était pas de leur goût, a appris lundi la MAP auprès de la famille de la victime. "J'attendais avec une camarade de classe le bus aux portes du lycée où j'étudie, quand une jeune espagnole, inscrite au même institut et qui vit dans le même village que moi, m'a abordé et commencé à m'insulter en proférant des injures racistes", a raconté à la MAP, la jeune Sara, dont l'affaire a scandalisé l'opinion publique dans la région de Valence. La jeune espagnole s'est jetée sur Sara et a commencé à la tirer par les cheveux. Cinq jeunes hommes, amis de l'agresseur, sont venus lui donner un coup de main, s'acharnant brutalement contre la victime qui a été rouée de coups de pied en plein visage, sur le dos et dans l'estomac. La jeune marocaine n'a dû son salut qu'à des passants qui ont pu mettre fin au spectacle après avoir vu que la victime courait un grave danger. Elle a été conduite à l'intérieur de l'établissement scolaire dont les responsables ont avisé la police locale. Les policiers se sont contentés d'identifier les agresseurs, sans procéder à aucune arrestation. La jeune Sara, âgée de 15 ans, a été conduite par ses parents à l'hôpital où elle a été soignée de graves contusions et lésions au niveau de toutes les parties du corps. Les parents de la victime ont indiqué que ce n'est pas la première fois que leur fille fasse l'objet d'agressions racistes. Ils avaient déposé par le passé quatre plaintes devant la police, restées sans suite à ce jour. "Ils m'insultent souvent en me disant sale nègresse. Va-t-on à ton pays, espèce de Mora (appellation péjorative des Marocains en Espagne). J'ai demandé à mon père de me transférer dans un autre institut mais les responsables n'ont pas voulu", se plaint Sara. Une enquête a été ouverte par le parquet chargé des affaires des mineurs, même si la mairie de Moncofa s'est empressée de rejeter la responsabilité sur un mineur étranger comme unique auteur de l'agression. Lundi, le journal régional Levante a dénoncé l'attitude des autorités locales, estimant que "le cas de la jeune marocaine brutalement agressée par cinq mineurs a reposé le problème du harcèlement à l'école comme débat au sein de l'opinion publique, un problème social qui, non seulement, ne devrait pas être occulté mais, au contraire, devrait être combattu".