«La préparation de ce trophée est impactée par le parcours du dialogue social». «Le travail de la femme est une question posée par les syndicats et le patronat». «Le nombre des entreprises participantes au 6ème trophée de l'égalité professionnelle est multiplié par trois». L'augmentation précisée, jeudi à Rabat par le ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, dénote l'intérêt grandissant pour cette récompense, que ce soit de la part des entreprises, du secteur public ou d'autres partenaires. Outre ce département, l'agence du Millennium Challenge Corporation (MCC) et son account (MCA) au Maroc sont des parties prenantes éminentes de ce trophée qui est, depuis 2016, passé de 52 entreprises participantes à 182. Et ce n'est pas tout. Impact du dialogue social Le responsable gouvernemental, qui venait d'arriver de Marrakech après avoir participé au forum d'affaires de la BERD, ne manque pas de préciser que «la préparation de ce trophée est impactée par le parcours du dialogue social». «Le travail de la femme est une question posée par les syndicats et le patronat», avance M. Sekkouri qui évoque les femmes qui travaillent sans salaire et dans l'informel. Il saisit son passage pour mettre en avant les mesures prises par le gouvernement en faveur du travail des femmes. Il s'agit, en premier, de l'encouragement de la déclaration du travail domestique des femmes. «600 millions DH seront opérationnalisés d'ici le début de l'année prochaine pour permettre de libérer le travail domestique de la femme», explicite l'orateur. L'autre mesure étant, entre autres, «l'encouragement des conventions collectives». «Le nombre d'entreprises qui n'ont pas encore conclu ces conventions est important», révèle-t-il. A cet effet, des incitations permettant aux entreprises qui s'engagent d'être récompensées sont prévues. «Nous sommes en convergence avec les ODD (Objectifs du développement durable)», enchaîne l'intervenant. Le tout en souhaitant qu'un tel trophée ne soit pas l'expression d'une circonstance ou une célébration passagère. Il veut notamment que cet événement soit «un aboutissement». «Nous voulons ancrer l'encouragement du travail des femmes dans l'entreprise de façon sérieuse», s'exprime-t-il. A cet égard, il propose l'élaboration d'un tableau de bord de rencontres au niveau local, une web TV sur l'entrepreneuriat, ainsi que l'accès aux entreprises à ce trophée. Et ce n'est pas tout ! L'intervenant met en avant «la place très importante du travail de la femme» dans la vision du chef du gouvernement, avec d'autres acteurs comme la CGEM et des partenaires internationaux entre autres, dont le détail est prévu ultérieurement. «Catalyser» le trophée De son côté, la directrice générale de l'agence Millennium Challenge Account (MCA) au Maroc, Malika Laasri, qui se félicite du grand nombre d'entreprises candidates à ce trophée, partage la volonté de M. Sekkouri. Dans ce sens, elle remonte au travail mené, depuis 3 ans, par la MCA avec le ministère. «L'engagement et la stratégie du gouvernement vont dans le même sens. Il s'agit de catalyser cette initiative», explique-t-elle à propos de ce sacre. Mieux encore, elle n'hésite pas à livrer ses regards sur l'égalité. «Le genre n'est pas en haut de la liste», estime-t-elle. Egalement de la partie, la directrice résidente de MCC au Maroc, Carrie Monahan, indique que «l'inclusion professionnelle de la femme est pour la MCC une priorité principale». La responsable, qui se félicite également de l'augmentation du nombre des participants en cette année, donne le chiffre de «plus de 100 participants en 2022». Aussi, ce sont, tel qu'elle l'indique, «23 activités» qui sont représentées dans cette édition. «L'inclusion contribue directement à la croissance économique», poursuit-elle sans manquer de s'exprimer sur les difficultés dans son pays à ce propos. Pour elle, il est question de «mettre en place des mesures spécifiques». «Sinon on perd beaucoup de talents», martèle-t-elle.