Pour le Maroc l'élevage des poulets, des dindes et des canards dépend de l'Europe. En particulier, pour les poulets qui représentent 5 à 6 millions d'unités pour la consommation annuelle du pays. La grippe aviaire prend des proportions catastrophiques. Après l'Asie et la Russie, la Turquie et la Roumanie, elle est arrivée en Hollande et, selon les médias, aujourd'hui, elle doit toucher l'Europe occidentale. A savoir, l'Italie, la France et l'Espagne. La France, notamment, a pris toutes les précautions, - vaccins et masques -, pour éviter une épidémie humaine au-delà de certains villages qui ne peuvent être protégés efficacement. Pour le Maroc, il faut rappeler que l'élevage des poulets, des dindes et des canards dépend de l'Europe. En particulier, pour les poulets qui représentent 5 à 6 millions d'unités pour la consommation annuelle marocaine, l'élevage est lié à l'importation de «poulets reproducteurs» qui donnent des poussins d'un jour qui sont élevés pour le «poulet de chair" : l'importation vient principalement de l'Espagne et, en moindre nombre, de la France. L'Espagne ne fait rien, car les éleveurs de reproducteurs, au niveau des «grands-parentaux » sont couverts par des assurances et des indemnités de l'Union Européenne. Une épidémie qui va toucher tous les élevages espagnols, importe peu aux éleveurs. Comme on l'a déjà constaté lors de la dernière épidémie de peste qui a obligé à jeter au feu des millions de reproducteurs et de poulets de chair en Europe, et, en particulier en France et en Espagne. Cela n'a pas empêché le service de l'élevage marocain de convaincre le ministère du Commerce et de l'Industrie, d'autoriser l'importation de «poussins d'un jour» d'Espagne, introduisant délibérément la maladie au Maroc, pour baisser le prix du poulet. Les poussins importés avaient déjà bénéficié de la prime européenne et donc étaient offerts au Maroc pour recevoir un bénéfice supplémentaire. Après avoir donné « une prime» à certains secteurs marocains du service de l'élevage, a-t-on dit alors sans preuve concrète, sinon la baisse des prix de 60 à 70%.... Aujourd'hui, il ne s'agit pas d'un risque de maladie du consommateur, dite passagère. Il s'agit d'un risque de morts par la grippe aviaire. Le Maroc n'a pas les moyens de se payer une vaccination populaire. Donc le risque est considérable..., mortel ! La seule solution est d'éliminer l'élevage de «poussins d'un jour» à partir des reproducteurs venus d'Espagne et de France, dès à présent, ou, au plus tard, dans quelques semaines. Il existe une solution unique, aujourd'hui, c'est l'importation de reproducteurs à partir du Canada,' des Etats-Unis ou d'Amérique Centrale et du Sud. Avec un contrôle réel et incontournable des services sanitaires de l'élevage, à tous les niveaux. La véritable solution pour l'avenir, est de créer un élevage de «grands parentaux», afin que le Maroc n'ait plus à importer des «parents», poules et coqs, pour avoir des œufs à couver qui donnent des poussins d'un jour, qui deviennent des poulets de chair. Le Maroc a droit à la protection. Il pourra se passer quelques temps de poulets locaux et en importer d'Amérique Centrale ou du Sud, voire du Canada ou des Etats-Unis. Compte tenu de la taxe sur le maïs qui augmente l'aliment de l'élevage de 80 %, le prix, hors douane, sera supportable...