Industrie, décarbonation, transition énergétique, le Maroc s'appuie sur ses partenaires étrangers « Le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l'Espagne et utiliser le gazoduc du Maghreb-Europe pour l'acheminer vers son territoire ». Aujourd'hui Le Maroc annonçait il y a plus de deux mois le recours au gaz dans l'industrie. L'information se précise aujourd'hui. C'est le compte à rebours au Royaume pour le démarrage de l'importation du GNL (gaz naturel liquifié). Ce mois de Ramadan va connaître le démarrage de l'importation. L'annonce avait été faite il y a quelque temps par Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, à l'occasion de la 15e édition du Forum de l'énergie à Rabat. Pour ce faire, le Maroc compte s'appuyer sur des partenaires étrangers pour fournir le gaz mais également pour son stockage et transport. Une opération qui va connaître la réactivation du gazoduc Maghreb-Europe reliant le Maroc et l'Espagne sachant que sa propriété a été transférée comme prévu par le contrat initial au moment de sa construction au Royaume du Maroc. Pour rappel, le ministère espagnol de la transition écologique dans un communiqué avait affirmé que « le Maroc a demandé un soutien pour garantir sa sécurité énergétique et l'Espagne y a répondu favorablement comme elle l'aurait fait pour tout partenaire ou tout voisin » ajoutant que « Le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l'Espagne et utiliser le gazoduc du Maghreb-Europe pour l'acheminer vers son territoire ». Dans ce sens, le royaume ibérique est l'un des pays européens les mieux équipés pour recevoir des importations du GNL. Il est notamment un grand importateurs du GNL US puisque les Etats-Unis sont devenus le premier exportateur du gaz en Europe au cours des derniers mois. Le Royaume compte également se doter d'infrastructures spécifiques dans les prochaines années, notamment des terminaux méthaniers pour recevoir et stocker les importations gazières. Le recours du Maroc à cette source d'énergie n'est pas fortuit. Le pays compte réduire considérablement son empreinte carbone, notamment dans les activités industrielles. Il est question aussi de produire de l'énergie plus propre grâce à des centrales gazières de production de l'électricité dans le nord et l'est du pays. Il faut préciser qu'ALM avait révélé début février dernier qu'une task force regroupant le ministère de l'industrie et du commerce en plus du ministère de la transition énergétique et du développement durable ainsi que l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) travaillait sur un projet destiné aux industriels. Concrètement, un plan d'action prévoit le développement d'une offre gazière compétitive en faveur des secteurs industriels consommateurs de l'énergie. Il s'agit ainsi de renforcer l'utilisation du gaz, réputé être une énergie moins polluante et surtout rééquilibrer le facteur énergétique qui pèse sur les finances publiques en raison de la volatilité des cours à l'international (voir encadré). Neutralité carbone Le Maroc veut développer une offre énergétique verte et surtout neutre en carbone pour certains secteurs industriels pour aller vers une décarbonisation de ses activités énergétivores. Le but est d'anticiper les changements attendus prochainement dans les marchés récepteurs des exportations marocaines grâce à une véritable stratégie pour produire et exporter plus propre. Dans ce sens, le Royaume se positionne comme un challenger dans ce domaine avec la possibilité de sécuriser des marchés actuels mais également d'en capter de nouveaux dans le monde post-Covid. Dans les détails, la nouvelle stratégie industrielle a pour objectif de décarboniser la production industrielle en vue d'améliorer la compétitivité du secteur industriel marocain et renforcer son attractivité. Les responsables ont déjà identifié trois chantiers stratégiques à mener d'ici 2023. Parmi ces chantiers, il y a notamment celui consistant à positionner le Royaume comme base industrielle décarbonisée et circulaire à travers la mobilisation d'une partie des énergies renouvelables du Royaume au service d'un ancrage industriel.