Plus de trois mille immigrants clandestins africains sont regroupés depuis plusieurs années dans certains cas, sur les rives d'un oued, à trois kilomètres de la ville de Maghnia, à la frontière algéro-marocaine, dans des campements de fortune ou dans les berges de l'oued et vivent dans des conditions dramatiques, souligne lundi le quotidien algérien Chourouk Al Arabi. Dans un reportage sous le titre "enfer autour du plus grand ghetto de l'immigration clandestine en Algérie", le journal affirme que "ce qui se passe dans cette région concernant la situation des immigrés clandestins subsahariens est effarant" relevant "le silence" que les autorités gardent au sujet de cette question, "tout comme les rapports de la police, et les organisations des droits de l'homme, aux niveaux national et international". Il s'agit d'un véritable drame humain, commencé au cours de la moitié de la décennie 90, ajoute le journal. Le campement compte des immigrés clandestins refoulés d'Espagne, via le Maroc, ou encore des immigrés venus directement d'Afrique, via les villes algériennes d'Ain Salah et Ghardaia, selon le journal, qui affirme que les taxis n'arrêtent pas de "déverser à Maghnia des vagues humaines, en provenance de toutes les régions". Au fil des années, s'est constitué un centre de regroupement de l'immigration clandestine, qui n'est soumis à aucune loi, et qui échappe à l'autorité de l'administration algérienne et des services de sécurité, écrit le journal. Il est composé de 40 communautés de diverses nationalités et croyances qui, tantôt, cohabitent entre elles, tantôt, s'entretuent. Les immigrés clandestins s'organisent entre eux pour "se faire un peu d'argent" et entreprendre des campagnes d'infiltration au Maroc, puis l'Espagne, écrit le journal. Les immigrés clandestins vivent dans des conditions pour le moins inhumaines et les campements sont dépourvus de ce qui est indispensable à la vie. Ils se sentent malgré tout libres et dans de meilleures conditions par rapport à ceux qui sont détenus dans les camps de Ain Salah et Ghardaia, selon le journal. Les immigrés sont regroupés par nationalité, dont les Maliens, au nombre de 120 et les Congolais (37).