Après avoir vendu sa voiture à Tanger, un touriste français a prétendu que son véhicule a été volé. Objectif : il cherchait à toucher par ce procédé frauduleux la prime d'assurances dont il a droit en France. Mais il a été confondu au Maroc. Comme un fou, il rentre au commissariat de police. Sa respiration se fait plus haletante. La sueur coule sans arrêt sur son front. « Ma voiture a été volée. », a-t-il crié au policier qui dressait un procès-verbal d'un autre plaignant. C'était vendredi 23 septembre vers 17h 30 mn. Le policier qui assurait la permanence avec les autres éléments de l'arrondissement de Derb Omar, à Casablanca-Anfa, lui a demandé de s'asseoir. Le jeune plaignant, un ressortissant étranger, se tenait impatiemment sur une chaise. Quelques instants plus tard, le policier, l'air un peu intrigué, lui demanda sa nationalité. « Je suis de nationalité française.», lui a répondu un jeune homme blond, âgé de vingt-trois ans. « Qu'est-ce qui t'arrive ? », ajouta le policier qui pianotait sur sa machine à écrire. « Je suis victime d'un vol, commis par quelques voyous », lança-t-il. Après un séjour agréable à Azilal, il est arrivé à Casablanca pour y passer quelques jours. « Seulement, ma deuxième journée à Casablanca s'est transformée en un cauchemar inoubliable.», a-t-il précisé au policier, qui l'écoutait attentivement. À bord de sa propre voiture qu'il avait emmenée avec lui de la France, il a traversé plusieurs boulevards casablancais. « Je ne me souviens que des deux derniers chiffres de son numéro d'immatriculation 7 et 5 », a-t-il affirmé au policier. Étonné, le policier a continué à remplir le PV sans faire de remarques. Le plaignant français a ajouté avoir circulé durant des heures au centre-ville avant de se diriger vers la plage d'Aïn Diab. Il y est resté jusqu'au 16 h 30 pour rebrousser chemin vers le centre ville. Ensuite, il s'est rendu à l' ancienne médina en quête d'un restaurant ou une gargote pour manger. Une fois arrivé près d'un marchand de produits alimentaires, il a garé sa voiture avant d'en descendre. Ne trouvant pas de quoi rassasier sa faim, il s'est contenté d'acheter une bouteille de boisson gazeuse. Quelques minutes plus tard, raconte-t-il, un jeune homme, âgé entre 25 et 30 ans, brun et de taille moyenne, portant une chemise noire et un pantalon jeans bleu, l'a alpagué lorsqu'il s'apprêtait à monter dans sa voiture. Le jeune Français l'a supplié de le laisser tranquille, mais le jeune, qui semble être un voyou, lui a demandé d'attendre quelques minutes. Le Français lui a expliqué qu'il n'a plus de temps à perdre. À ce moment, un second jeune homme les rejoint. Il portait une chemise bleue, un pantalon jeans et une casquette malpropre. Rapidement, il a brandi un couteau. « Les clés ou la mort », l'a-t-il menacé. Horrifié, il les lui a remises. «Avez-vous votre permis de conduire, vos cartes grise et d'assurance ?», lui a demandé le policier. «Je les ai laissé, ainsi qu'une somme de 2000 dirhams, à l'intérieur de la voiture», rétorqua-t-il. Une fois la plainte déposée, les instructions ont été données pour que les services de police se mobilisent pour mettre les deux voleurs hors d'état de nuire et récupérer la voiture. Parallèlement, les policiers ont entrepris des investigations ciblant le plaignant lui-même. Et le résultat était choquant : la voiture n'a jamais été volée. Le ressortissant français est entré récemment de l'Hexagone à bord de sa voiture. Seulement, il ne l'a pas conduite jusqu'à Casablanca. La raison? Il l'a vendue à un tiers à Tanger. Ainsi, les investigations ont révélé qu'il n'a jamais mis les pieds ni à Azilal ni dans une autre ville. Les enquêteurs poursuivent leur enquête pour tirer au clair cette affaire. Disposant d'une assurance contre le vol de sa voiture, le rassortissant français avait l'intention de toucher des indemnités. Seul un PV de police officiel concernant le vol de voiture peut lui permettre d'en bénéficier. Ses mensonges ont été découverts. Et à son grand malheur, il risque la prison.