Après l'hommage rendu au cinéma marocain en 2004, c'est au tour de l'Espagne d'être à l'honneur à la 5ème édition du Festival international du film de Marrakech. Pour sa 5ème édition, prévue du 11 au 19 novembre 2005, le Festival international du film de Marrakech a choisi de mettre à l'honneur le cinéma espagnol. Loin d'être le fruit du hasard, ce choix consacre d'abord la percée remarquée que connaît la cinématographie de nos voisins espagnols à l'échelle internationale. En témoigne, entre autres preuves, la retentissante distinction de «Notre pain quotidien» lors du 3ème Festival du court-métrage méditerranéen tenu le mois dernier à Tanger. Ensuite, ce choix coïncide, d'un point de vue culturel, avec la préparation de «l'Année du Maroc en Espagne» et, d'un point de vue politique, ce choix vient confirmer l'embellie que connaissent les relations maroco-espagnoles. L'hommage, qui se traduira par la programmation d'un cycle «Cinéma espagnol», sera ainsi l'occasion pour les cinéphiles de redécouvrir quelques beaux titres de la cinématographie du pays de Pedro Almodovar et Penelope Cruz. Au-delà de l'Espagne, le 5ème FIFM rendra hommage à l'auteur du célèbre «Taxi-driver», Martin Scorsese. Heureuse coïncidence, cet hommage que le réalisateur, producteur et scénariste américain recevra à Marrakech coïncidera avec le 63ème anniversaire de sa naissance. Né le 17 novembre 1942 à Flushing (Long Island, Etats-Unis), le cinéaste garde, du haut de ses 63 ans, une étonnante capacité de production. A preuve, son excellent dernier long-métrage «Aviator» avec pour acteur principal le héros de «Titanic», Leonardo Di Caprio. Scorsese, qui à ses débuts voulait devenir artiste-peintre ou prêtre, ne s'est pas trompé de choix en portant son dévolu sur le cinéma. En atteste cette prestigieuse Palme d'Or qu'il a remportée à Cannes pour « Taxi-driver», film qui retrace l'histoire d'un vétéran du Vietnam solitaire et obsédé par la saleté des rues new-yorkaises. Toujours en rubrique «Hommages», le 5ème FIFM prévoit de mettre à l'honneur également l'une des stars montantes d'Hollywood, l'actrice mexicaine Salma Hayek. Née le 2 septembre 1966 à Mexico, d'un père libanais et d'une mère mexicaine, Hayek, en visite actuellement à Marrakech, s'est révélée dans les séries télévisées mexicaines, avant de faire apparition dans le monde du cinéma. L'actrice s'est fait remarquer en 1995 dans le long-métrage « Desperado», puis confirme dans «One upon a time in Mexico » de Robert Rodriguez. Autre figure fortement attendue à Marrakech, Jean-Jacques Annaud qui présidera le jury du 5ème FIFM. Réalisateur, producteur et scénariste, J.J Annaud est considéré comme une icône du cinéma international. Le 1er long-métrage réalisé par ce cinéaste, à savoir «Noirs et blancs en couleurs», remonte à 1977. Ce premier coup d'essai sera un véritable coup de maître. Le 1er long-métrage de J.J Annaud sera couronné du plus prestigieux prix de cinéma au monde : l'Oscar. Décerné par Hollywood, dans la catégorie «film étranger », ce prix récompense un artiste né pour être cinéaste. L'histoire de J.J Annaud avec le cinéma date en effet de son enfance, lorsque, surpris par un goût prononcé pour le 7ème art, ses parents le prédestinent à… une belle carrière cinématographique. Les parents, et moins encore J.J Annaud, ne se sont pas trompé de choix. En plus de l'Oscar du meilleur film étranger, le cinéaste remportera en 1978 un très grand succès public avec son film muet sur la préhistoire «La Guerre du feu», lequel a consacré Annaud au niveau international. En se voulant un rendez-vous des grands cinéastes du monde, le FIFM veillera cette année à mettre cette réputation au profit des jeunes réalisateurs marocains. Un accord a ainsi été conclu entre le FIFM et le Festival américain «Trebeka» pour la formation, à New York, d'une pléiade de jeunes réalisateurs à l'écriture de scénario, aux techniques de la caméra, du montage et de la prise de son. Il s'agit, entre autres bénéficiaires, de Leïla Triki, Bouchra Ijork, Salima Benmoumen et Mohamed Achaouer. Une initiative d'autant plus significative que le Maroc, -qui possède des festivals de cinéma ayant fait de brillantes preuves à l'échelle nationale, régionale et internationale, n'a toujours pas d'école de formation aux métiers du cinéma ( !). En attendant d'avoir sa propre école, notre pays est appelé à mettre sa réputation de pays organisateur au service de ses jeunes cinéastes.