L'UpM le confirme dans son premier rapport sur la participation économique des femmes L'une des principales difficultés auxquelles les femmes entrepreneurs ou les futures fondatrices doivent faire face est un accès plus restreint aux prêts. Pour s'attaquer à ce problème, divers pays se sont concentrés sur la création de mécanismes qui faciliteraient l'accès des femmes aux crédits. La participation économique des femmes continue de représenter un défi important pour l'égalité des sexes. Un constat fait par l'Union pour la Méditerranée (UpM) et ce dans son premier rapport sur la participation économique des femmes publié à l'occasion du 8 mars. Cette étude sert, en effet, de mécanisme de suivi de l'évolution de cette situation et des mesures prises dans la région. C'est d'ailleurs ce que souligne Nasser Kamel, secrétaire général de l'UpM. «Il s'agit d'un mécanisme qui offrira un moyen efficace de suivre les progrès accomplis dans le domaine des droits des femmes et d'œuvrer collectivement pour accélérer la pleine participation des femmes dans la région», indique-t-il. Et de préciser que «cet exercice de rapport régulier permettra de mesurer et de rendre compte de l'évolution des droits des femmes et de fournir des recommandations politiques pour combler l'écart entre les sexes dans la région». Cette étude démontre un grand écart entre les différents pays de la région marquant ainsi des inégalités profondes. Se référant aux conclusions tirées, le taux d'emploi va de 16,7% au Maroc à 78,3% en Suède. Bien que la tendance générale au cours des cinq dernières années démontre une augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail, d'autres pays notent une décélération. Tel est le cas pour le Maroc, l'Egypte, la Tunisie et la Turquie particulièrement dans les zones. Une diminution qui s'accompagne par ailleurs par une baisse du taux d'emploi des hommes, fait savoir le rapport de l'UpM. Malgré de fortes variations entre les pays, l'esprit d'entreprise dans la région euro-méditerranéenne continue d'être dominé par les hommes. Alors qu'au Maroc les femmes ne représentent que 12,8% des entrepreneurs et que leur nombre a diminué ces dernières années, le Portugal et la Croatie sont aujourd'hui en tête du classement avec respectivement 37,2% et 31,5% des femmes entrepreneurs. Par rapport à la situation internationale, l'Europe et la région MENA sont en dessous du pourcentage mondial de 6,2% de femmes entrepreneurs propriétaires d'entreprises établies. Ils se situent respectivement entre 5,3% et 4,5%. Ces régions comptent également les pourcentages les plus faibles d'entreprises naissantes appartenant à des femmes, soit 3,4% et 4,1%, par rapport au pourcentage mondial établi à 5,5%). Chose qui selon l'UpM représente les écarts les plus importants dans le monde, respectivement 37% et 35%. L'une des principales difficultés auxquelles les femmes entrepreneurs ou les futures fondatrices doivent faire face est un accès plus restreint aux prêts. Pour s'attaquer à ce problème, divers pays se sont concentrés sur la création de mécanismes qui faciliteraient l'accès des femmes aux crédits. Citons à titre local le programme «Intelaka», l'initiative Royale qui est venue propulser l'esprit de l'entrepreneuriat au niveau national. Outre les mécanismes de financement, les pays de la région euro-méditerranéenne ont mis en place des programmes visant à accroître l'entrepreneuriat féminin. Le Maroc en fait partie. A l'instar de la France, le Royaume a décidé d'agir au niveau local à travers le déploiement de stratégies nationales dans les régions. Le Maroc a, ainsi, créé le Programme national intégré pour l'autonomisation économique des femmes et des filles. Baptisé «Maroc-Attamkine», ce dispositif définit trois objectifs stratégiques d'ici 2030. Il s'agit d'atteindre 30% de taux d'emploi féminin. Il s'agit également de doubler la proportion de femmes diplômées de l'enseignement professionnel, pour être au même niveau des hommes. Il est également question de promouvoir un environnement propice et durable à l'autonomisation économique des femmes et des filles, protégeant et améliorant leurs droits.