Nette aggravation du déficit commercial en ce début d'année. La balance commerciale ressort déficitaire de 11,56 milliards de dirhams à fin janvier 2022 marquant ainsi une hausse de 75,2% (+8,69 milliards de dirhams). Ce creusement résulte en effet de la tendance haussière aussi bien des importations que des exportations. Les importations se sont ainsi consolidées de 14,42 milliards de dirhams marquant une progression de 39,5% comparé à la même période de l'année précédente. Leur valeur globale atteint dans ce sens les 50,90 milliards de dirhams. «Ce niveau reflète la reprise post-Covid-19 qui s'est ressentie au 2ème semestre de l'année 2021», commente dans ce sens l'Office des changes dans ses indicateurs mensuels des échanges extérieurs. Et d'ajouter que «ces importations ont affiché une moyenne de 45,51 milliards de dirhams par mois durant cette période». La tendance haussière des importations a été observée au niveau de l'ensemble des groupes de produits. On relève dans ce sens une hausse de 67% de la facture énergétique, soit un additionnel de 3,17 milliards de dirhams comparé à la même période de l'année précédente. «Cette évolution est tributaire, principalement, de la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+1.712 MDH) due à l'accroissement des prix de 60,4% (6.436 DH/T à fin janvier 2022 contre 4.013 DH/T un an auparavant)», lit-on de l'Office des changes. Et de poursuivre que «les quantités importées restent quasiment stables : 579 millions de tonnes à fin janvier 2022 contre 502 millions de tonnes à fin janvier 2021». S'agissant des importations de produits alimentaires, l'Office note dans son analyse un accroissement de 2,46 milliards de dirhams, soit une progression de 56,3%. Se référant à l'Office des changes, cette augmentation fait suite à la hausse de 1,7 milliard de dirhams des achats de blé qui se situent à leur plus haut niveau durant les cinq dernières années. Une évolution qui est attribuée à deux facteurs. D'une part la hausse des prix qui ont atteint à fin janvier les 3.238 dirhams la tonne ainsi qu'aux quantités qui ont doublé passant de 338 millions de tonnes à fin janvier 2021 à 805 millions de tonnes à fin janvier 2022. Pour ce qui est des exportations, elles se sont établies à 30,64 milliards de dirhams, en amélioration de 23% marquant ainsi un additionnel de 5,79 milliards de dirhams en glissement annuel. Ces ventes ont enregistré, au cours du deuxième semestre 2021, une moyenne mensuelle de 29,09 milliards de dirhams. Il est à noter que l'ensemble des secteurs exportateurs ont affiché un comportement positif au titre du mois de janvier 2022. A cet égard, les ventes des phosphates et dérivés ont plus que doublé. Elles se sont établies à 7,79 milliards de dirhams à fin janvier contre 3,48 une année auparavant, et ce suite à l'augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques (+3,12 milliards de dirhams) due à l'effet prix qui a plus que doublé (7.163 DH/T à fin janvier 2022 contre seulement 2.882 DH/T à fin janvier 2021). En revanche, les quantités exportées n'enregistrent qu'une légère augmentation de 2,6%. Par ailleurs, les exportations du secteur agriculture et agroalimentaire se sont accrues de 8,4% pour atteindre les 7,65 milliards de dirhams à fin janvier. L'Office relève par ailleurs une progression de 20% des ventes «textile et cuir» au moment où celles du secteur de l'automobile ont affiché un repli de 11,5% perdant ainsi 911 millions de dirhams de leur valeur par rapport à la même période de l'année passée. Les exportations automobiles se sont ainsi élevées à 6,98 milliards de dirhams à fin janvier 2022 contre 7,89 milliards de dirhams une année auparavant. De même, le nombre de voitures de tourisme exportées à fin janvier 2022 affiche une quasi-stabilité par rapport au même mois de l'année précédente, soit 22.112 voitures exportées à fin janvier 2022. Sur un autre registre, les recettes voyages ont affiché à fin janvier un repli de l'ordre de 58,6% se situant autour de 1,06 milliard de dirhams. Cette baisse est estimée à 84,3% comparé à la même période de l'année 2020. Les dépenses ont affiché quant à elles une baisse de 12,6%, soit 99 millions de dirhams en moins. De ce fait, le solde des voyages, principale composante des échanges de services, se situe à +375 MDH à fin janvier 2022 contre +1,77 milliard de dirhams à fin janvier 2021 et +4,91 milliards à fin janvier 2020. Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger ont également diminué. Ils sont revenus à 6,09 milliards de dirhams à fin janvier 2022 baissant ainsi de 9,7%. Malgré ce repli, ces recettes restent supérieures à celles enregistrées durant le même mois entre 2018 et 2020. Pour ce qui est des investissements directs étrangers (IDE), leur flux net a augmenté au premier mois de l'année de 14,9% passant ainsi à 710 millions de dirhams contre 618 millions de dirhams en janvier 2021. Les investissements directs marocains à l'étranger (IDME) se sont pour leur part situés à 1,54 milliard de dirhams affichant une baisse de 30,6% par rapport au même mois de l'année précédente.