Toute hypothèse de fusion entre les sociétés de crédit à la consommation Acred et Somafic a été exclue. Leur actionnaire de référence, Axa Assurance Maroc, a décidé lors de l'assemblée générale extraordinaire du mois en cours, de conserver les deux entités à part. Axa Assurance Maroc, actionnaire de référence des sociétés de crédit à la consommation Somafic et Acred, a décidé que sa filiale Somafic continuerait son activité, écartant ainsi toute hypothèse de rapprochement entre les deux entités. L'assemblée générale extraordinaire du mois en cours l'a confirmée. Dans ce sens, l'AGE a approuvé une augmentation du capital de Somafic de 121 MDh. Celle-ci devra être réalisée avant la clôture de l'exercice 2003. Par ailleurs, Axa Assurance Maroc a approuvé la nouvelle stratégie de développement de la société Acred et a, par conséquent, décidé de soutenir les nouveaux dirigeants dans leur nouveau plan de croissance. «À rappeler que Axa Assurance Maroc vient de souscrire aux BSF Acred pour 30 MDh à un spread de 90 points de base», est-il relevé par la société de Bourse CDMC dans sa lettre hebdomadaire du Desk emissions privées. Somafic, objet à une vive polémique suite à son procès fleuve avec Saida Star Auto, a été radiée de la Bourse de Casablanca le 5 décembre 2000, suite à la demande du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières. La société Axa Assurance Maroc a pris l'engagement de racheter, sous forme d'opérations de bourse normales sur le marché, les titres Somafic présentés à la vente par leurs porteurs, au cours de 210 Dhs. De son côté, la société Acred, détenue majoritaire par Axa, première compagnie d'assurance de la place et filiale du groupe ONA…en attendant Wafa Assurance est son projet d'avenir. De ce fait, Acred bénéficie de conditions de refinancement très compétitives. En dépit d'une sensible hausse constatée en 2002, elle a affiché le coefficient d'exploitation le plus performant du secteur. Par contre, son positionnement concurrentiel fort modeste ne lui confère qu'une part de marché des encours crédits à peine de 5,4 % en 2002. «Son déficit en communication et marketing, malgré une concurrence de plus en plus vive dans le secteur, est un point faible», estime la société de bourse Wafa bourse dans son bilan annuel 2003 avant d'ajouter que le taux de contentieux d'Acred est le plus élevé du secteur combiné à un taux de provisionnement relativement faible. En Bourse, le titre pâtit d'une illiquidité chronique en plus d'être parmi les plus petites capitalisations de la cote. Les analystes Wafa Bourse estiment qu'un assainissement massif et un effort de provisionnement soutenu sont indispensables face à la dégradation inquiétante du risque. «La comparaison des différents multiples fait ressortir des primes non justifiées par rapport au secteur. À la lumière de ces éléments, nous réitérons notre recommandation d'alléger le titre», recommandent les analystes. Côté perspectives, eu égard à l'importance que portent les sociétés de crédits à la consommation à la technologie de l'information, comme facteur d'efficacité dans le traitement des opérations et la gestion des dossiers de crédit, Acred s'emploie à mettre en place un système de liaison informatique avec les correspondants, qui viendra renforcer le dispositif installé entre le siège de Casablanca et le bureau de représentation de Rabat. En outre, la société devrait continuer son désengagement progressif des segments entreprises en général et du créneau automobile en particulier et focaliser sa production sur les prêts personnels qui présentent des profils moins risqués. Par ailleurs, Acred a procédé durant l'année 2002 à trois émissions BSF pour un montant global de 172 MDH sur une durée de 3 ans, avec un TMP de 6,8 %. Ceci devrait se traduire par une stabilisation du taux moyen de refinancement à des niveaux compétitifs et limiter par conséquent l'érosion de la marge d'intermédiation sous le double effet du resserrement du taux moyen facturé et de la montée en force de la concurrence.