Un groupe de rebelles a pris le contrôle d'une ville à Darfour tuant plus de 80 soldats du gouvernement. Le spectre de la guerre civile menace-t-il de nouveau ? Un groupe de rebelles a déclaré mardi avoir pris le contrôle de la localité de Cheiria, dans la région soudanaise occidentale du Darfour, tuant plus de 80 soldats du gouvernement. Un responsable de l'armée soudanaise a confirmé la prise de contrôle par les rebelles de cette ville située à 70 km au nord-est de Nyala, le chef-lieu de la province du Sud-Darfour. Ce responsable a ajouté que les insurgés avaient attaqué une zone au nord de Cheiria avant d'être repoussés par les forces de sécurité. L'Armée de libération du Soudan (SLA) a déclaré dans un communiqué signé par son porte-parole que cette attaque était une réponse aux intrusions des forces gouvernementales en territoire rebelle. « Après d'intenses combats, la SLA est parvenu ce matin à défaire les forces ennemies et à occuper la ville de Cheiria dans le Sud-Darfour », selon ce communiqué diffusé de Londres. «Les combats ont fait de nombreuses victimes parmi les forces ennemies et, selon un décompte initial, plus de 80 soldats ont été tués », ajoute le texte. Ces violences interviennent à un moment où le Soudan se dote du premier gouvernement d'Union nationale. Un gouvernement formé au terme de plusieurs semaines d'âpres discussions et huit mois après la conclusion d'un accord de paix qui a mis fin à plus de 21 ans de guerre civile dans le sud du pays. Une telle flambée de violence risque de porter un coup sévère aux pourparlers de paix entre les deux parties qui ont repris il y a cinq jours à Abuja, sous l'égide de l'Union africaine (UA). Les rebelles présents dans la capitale nigériane ont fait état lundi d'attaques des troupes régulières et des miliciens arabes qui auraient fait une trentaine de morts. Depuis le déclenchement, début 2003, de la rébellion des Noirs de la SLA et du Mouvement pour l'égalité et la justice (JEM), qui accusent le régime arabe de Khartoum de discriminations, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Darfour et deux millions d'autres déplacées.