L'heure des bilans a sonné. Un historique gouvernemental d'une gestion de pointe de la crise Covid. La balance penche au positif responsable mais la maturité populaire ne suit guère. Une vaccination qui bat son plein, une gestion humaine et mesurée exemplaire mais l'humain doit suivre en bon citoyen responsable et mature. La barre de 1 million de cas contaminés par le coronavirus a été dépassée cette semaine au Maroc. Le chiffre est symbolique et montre à quel point le Maroc a été frappé par la pandémie qui a touché des centaines de milliers de personnes aux quatre coins du pays, faisant déjà 15.000 morts. Comparé à un pays comme les USA qui compte plus de 61 millions de cas, avec presque 1 million de morts, il faut bien croire que nous avons été plus ou moins épargnés par l'ampleur catastrophique de la pandémie. Avec 37 millions de citoyens, le Maroc peut se targuer d'avoir jusque-là plus ou moins bien géré cette terrible crise sanitaire en limitant au maximum le nombre de victimes bien que le pays ait été touché de plein fouet par les différents pics et par le cycle fluctuant des variants. Il faut ici préciser que l'Afrique a enregistré au total plus de 10 millions de cas de coronavirus, selon les chiffres du Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC), qui dépend de l'Union africaine (UA). L'Organisation mondiale de la santé estime également, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée à la Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui officiellement recensé. Il faut aussi souligner que la barre de 1 million de cas a été franchie avec l'apparition du variant Omicron dont le pic est attendu au Maroc pour la semaine du 21 janvier 2022. Aujourd'hui, nous en sommes à plus de 8.000 cas par jour, un chiffre appelé à augmenter, ce qui pousse les autorités marocaines à redoubler de vigilance pour limiter au maximum les dégâts face à un variant, décrit par certains comme le moins virulent de tous les autres, mais dont la létalité est avérée. Ce qui nécessite des mesures draconiennes pour dépasser le pic avec le moins de victimes possibles. En tout état de cause, le Maroc semble prendre la pleine mesure de toutes ces fluctuations qui s'enchaînent, avec un nouveau variant qui a fait son apparition à Chypre et qui serait le mélange du Delta et d'Omicron et dont on ignore encore toute la gravité. En effet, l'agence de presse Bloomberg a publié, le 8 janvier 2022, une information qui a rapidement fait le tour des médias. Leondios G. Kostrikis, un biochimiste chypriote et responsable du laboratoire de biotechnologie et de virologie moléculaire à l'Université de Chypre, a découvert un nouveau variant du coronavirus, issu de la recombinaison entre les variants Delta et Omicron. Le scientifique a fait part de sa découverte, appelée «Deltacron» sur la chaîne Sigma TV lors d'une interview le 7 janvier 2022. En attendant toutes les données médicales sur cet éventuel nouveau variant, il faut se résoudre à cette évidence, défendue par l'ensemble de la communauté scientifique qui affirme que nous sommes encore loin du compte face à toutes les ramifications que prend ce virus qui s'adapte, mute et suit une courbe ascendante dont on ne peut pas voir le bout au vu des données scientifiques dont dispose la communauté scientifique mondiale. Portez vos masques ! La distanciation est une règle pour tous. Se protéger protège nos proches plus fragiles. C'est l'heure de grandir ! Par Dr Imane Kendili Psychiatre-addictologue