Confirmé par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCRS) Les risques macroéconomiques pour la stabilité financière se sont globalement atténués à la faveur du rebond de la croissance nationale en 2021 et sa consolidation attendue en 2022 et 2023. Le secteur bancaire continue d'afficher des fondamentaux solides en matière de rentabilité, de solvabilité et de liquidité. C'est ce que constate le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCRS) lors de sa 14ème séance tenue mardi au siège de Bank Al-Maghrib. «L'exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2021 continue de faire ressortir à cette date la résilience des banques face aux scenarii de chocs simulant la dégradation des conditions sanitaires et économiques», relève-t-on dans ce sens. Se référant au Comité, les infrastructures des marchés financiers se montrent également résilientes aussi bien sur le plan financier qu'opérationnel. Elles présentent en effet un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Pour sa part, le secteur des assurances maintient sa solidité. Le CCRS indique que ce secteur retrouve une banque dynamique de croissance. «Sur le plan technique, le chiffre d'affaires enregistre à fin octobre 2021 une augmentation de 9,3% par rapport à la même période un an auparavant. Cette progression profite aussi bien à la branche Vie (+13,5%) qu'à la branche Non-vie (+6,1%). Pour sa part, la sinistralité augmente pour se situer à son niveau d'avant-crise», explique le Comité dans son analyse. Et de poursuivre qu'«au niveau prudentiel, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire. Cette marge, qui ne couvre à ce jour que le risque de souscription, serait amenée à baisser avec l'entrée en vigueur du cadre prudentiel de Solvabilité basée sur les risques (SBR)». Pour ce qui est du secteur de la retraite, le Comité indique que les principaux régimes connaissent une situation financière difficile marquée globalement par l'importance de leurs dettes implicites et par l'épuisement de leurs réserves à divers horizons. «La réforme systémique de la retraite, dont la phase 2 de l'étude relative à la conception technique de scénarios dans le cadre d'un système à deux pôles (public et privé) est à un stade avancé, permettra d'instaurer une tarification équilibrée mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur», explique-t-il. D'un point de vue plus global, le Comité note que les risques macroéconomiques pour la stabilité financière se sont globalement atténués à la faveur du rebond de la croissance nationale en 2021 et sa consolidation attendue en 2022 et 2023. En termes de prévisions, le déficit du compte courant devrait, selon Bank Al-Maghrib, se creuser à 5,3% du PIB en 2022 avant de s'alléger à 4,9% en 2023. Des anticipations qui tiennent compte notamment des projections du financement extérieur du Trésor, la couverture de plus de 6 mois et 20 jours d'importations de biens et services. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire devrait s'atténuer graduellement à 6,3% du PIB en 2022 et puis à 5,8% en 2023 mais le niveau de la dette resterait élevé. «Ces analyses demeurent, toutefois, empreintes d'incertitudes en lien avec l'évolution de la situation sanitaire aux plans national et international. La forte résurgence des cas de contamination Covid-19 dans plusieurs pays partenaires du Maroc et les restrictions qui s'ensuivent ne manquent pas d'exacerber ces incertitudes», estime le Comité. Dans ce contexte et considérant la fin de la phase d'octroi des prêts garantis par l'Etat mis en place en réponse à la crise, l'évolution du crédit bancaire au secteur non financier resterait, selon le CCRS, modérée à 3,7% en 2021 et 3,4% en 2022 avant de se redresser à 4,4% en 2023.