Marché US, contrats avec la grande distribution, durcissement du contrôle à l'import Le Maroc va renforcer les opérations de contrôle au cours de 2022 en rendant effectifs les nouveaux règlements en rapport avec les normes de qualité concernant les produits de textiles issus de l'import. L'année 2022 sera t-elle synonyme de big bang pour le textile national ? Le gouvernement voit grand pour le secteur dès les prochains mois. En tant que grand pourvoyeur d'emplois au pays, l'Exécutif prévoit une véritable stratégie pour revigorer le textile national. Le ministère de l'industrie et du commerce a prévu de prendre des mesures concrètes. Il s'agit notamment d'encourager la production nationale d'abord au Maroc. Alors que les produits «made in Morocco» font face à une concurrence farouche de la part des produits importés, le gouvernement va doper le textile national en agissant sur les commandes locales. Concrètement, des accords de partenariat sont annoncés avec au moins deux grandes chaînes marocaines de la grande distribution. D'autres contrats similaires avec d'autres marques de grandes surfaces ne sont pas exclus. Plus loin encore, les autorités comptent protéger la production nationale en instaurant un climat de concurrence loyale sur le marché national. Autrement, le Maroc va renforcer les opérations de contrôle au cours de 2022 en rendant effectifs les nouveaux règlements en rapport avec les normes de qualité concernant les produits de textiles issus de l'import, le but étant de garantir une concurrence loyale sur le marché marocain des produits de textile. Ce n'est pas tout. Il sera question de renforcer les investissements dans le secteur à l'instar de ce qui se fait dans les autres secteurs industriels en encourageant des champions nationaux ainsi que les IDE (Investissements directs étrangers) dans le secteur du textile et de l'habillement. Oncle SAM S'agissant de l'export, les responsables marocains vont cibler davantage le marché nord-américain. Les Etats-Unis d'Amérique représentent une niche importante pour les exportations marocaines. Et les responsables comptent notamment sur l'Accord de libre-échange entre les USA et le Royaume pour doper les exportations marocaines dans le secteur du textile et de l'habillement. Cependant, il reste encore quelques challenges à relever. Dans ce sens, le gouvernement s'apprête dès 2022 à lancer des consultations préliminaires avec la partie américaine sur l'assouplissement de certaines règles d'origine pour faciliter l'accès d'un certain nombre de produits de textile au marché du pays de l'Oncle Sam. Par ailleurs, l'industrie du cuir sera présente dans la stratégie marocaine en 2022. Il s'agit notamment de redonner à la filière de la chaussure son lustre d'antan. Très attendue, la «Casa City Shoes» spécialisée dans la fabrication et production de la chaussure ainsi que la zone industrielle Ain Chegag à Fès consacrée à l'industrie du cuir devraient prendre leur envol dans les prochains mois avec l'adoption notamment des premiers projets d'investissements dans les deux zones respectives. Pour rappel, le démarrage de l'activité dans la «Casa City Shoes» avait subi les répercussions de la crise sanitaire en 2020. Mais après cette épreuve difficile, l'année 2022 risque de sourire enfin aux secteurs du textile et de l'habillement ainsi que l'industrie du cuir au Maroc. Amith L'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH) vient de dévoiler une feuille de route qui sera déclinée à l'horizon 2030. Baptisée «Dayem Morocco», cette dernière se veut comme une vision du textile «made in Morocco» couvrant aussi bien le marché local qu'international. L'Amith parle même d'une stratégie globale ainsi qu'un guide transversal pour le secteur du textile marocain et de ses différentes composantes. L'objectif est d'augmenter la valeur des exportations du secteur à 60 milliards de dirhams ainsi que de porter la part des exportations marocaines sur les marchés d'Amérique du Nord et d'Europe du Nord à 20% du total des exportations. L'Amith ambitionne aussi de porter la part de la production en co-traitance et produit fini de 35% actuellement à 60% à l'horizon 2035. La mise en œuvre de cette stratégie a également pour finalité de pérenniser les emplois dans le secteur du textile et de l'habillement avec un objectif d'en créer 50.000 nouveaux à l'horizon 2025.