«C'est une bénédiction du peuple. Notre majorité a une légitimité démocratique. Nous sommes une partie essentielle de la gestion. Nous ne croyons pas que nous réussirons sans écouter l'opposition et les partenaires». Prévue d'être initialement paraphée en novembre dernier, la Charte de la majorité est enfin signée. En passant à l'acte, ses trois composantes ont été unanimes lundi à Rabat, en présence de parlementaires, à concrétiser une action commune et faciliter le travail de cette majorité que ce soit dans le gouvernement ou le Parlement. Une vision partagée lors de cette signature par l'ensemble des partis politiques formant cette majorité issue des résultats des élections du 8 septembre dernier. Chacun de ces partis ayant sa propre qualification de cette charte. Un pacte politique et moral selon Akhannouch S'exprimant en ouverture de la cérémonie, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, également président du RNI, qualifie cette charte de «pacte politique et moral entre les composantes de l'alliance gouvernementale». L'objectif étant pour lui de répondre aux engagements électoraux. Quant à cette signature, elle exprime à son sens «le début d'une nouvelle expérience politique avec une culture de gestion différente». Le tout dans le cadre d'une collaboration «constructive» entre les composantes de l'alliance. Et ce n'est pas tout! Il est, pour M. Akhannouch, question de «rompre avec d'anciens moyens pour créer des solutions». Dans ce sens, il cite la coordination et la complémentarité entre les trois partis (RNI, PAM et PI) sans tenir compte des couleurs politiques de chacun. Aussi, cette signature est pour lui un début particulier de cette expérience. «La complémentarité nous a épargné la perte du temps politique. Nous avons dépassé des étapes politiques et géré des moments constitutionnels», illustre M. Akhannouch qui rappelle la création d'une alliance politique après des tractations responsables et la proposition d'un gouvernement tout en gérant les décrets relatifs aux prérogatives. Dans ce sens, il évoque les efforts pour créer les Conseils des collectivités territoriales et les élections des présidents des Chambres du Parlement, ainsi que le travail sur le programme électoral et les amendements du PLF. Cependant, le numéro un du gouvernement ne manque pas de tempérer ses propos. «Il n'était pas facile d'atteindre ces objectifs en peu de temps sans responsabilité et consultation des secrétaires généraux des partis politiques de la majorité», explicite-t-il. Mieux encore, l'alliance gouvernementale est à ses yeux «naturelle» et démocratique. Elle se veut, tel qu'il l'indique, de «répondre aux attentes des citoyens, notamment après la crise de Covid». «La complémentarité entre les composantes de l'alliance sous le leadership du Souverain multipliera les chances de succès de ce gouvernement», ajoute-t-il. Elle est pour lui un moyen pour «pousser l'action gouvernementale à l'efficacité tout en supportant les résultats possibles». «Il n'est plus temps de rejeter la responsabilité sur les autres», enchaîne d'emblée le président du parti de la colombe qui estime que la charte garantit tous les moyens pour accompagner la mise en œuvre du programme gouvernemental. «Il faut travailler en commun pour concrétiser les engagements électoraux. Cela est possible sans faire perdre plus de temps aux Marocains», avance-t-il. Une charte issue de la légitimité des urnes De son côté, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, abonde dans le même sens. Pour lui, cette signature est «une étape politique particulière». Le responsable, également ministre de la justice, qui appelle à ne pas prêter attention aux provocations externes, estime qu'il faut «consolider le présent et garantir les droits des citoyens». A ce propos il indique que les résultats des élections ne sont pas offerts. «C'est une bénédiction du peuple. Notre majorité a une légitimité démocratique. Nous sommes une partie essentielle de la gestion. Nous ne croyons pas que nous réussirons sans écouter l'opposition et les partenaires», ajoute-t-il. Quant à la majorité, il la qualifie de cohérente voire «courageuse». «Nous nous engageons quant à nos principes et au contenu de cette charte sans perdre de temps», abonde-t-il. Dans son parti, il révèle concrétiser l'identité de la majorité pour l'intérêt public avec une grande mobilisation «sans précédent». «Nous serons comme force de proposition», révèle-t-il en rappelant que c'est «pour la première fois que la décision politique est liée à celle des régions». Une charte au goût du NMD Pour sa part, Nizar Baraka, SG du PI et ministre de l'équipement et de l'eau, estime que cette charte est destinée à «déterminer les principes de travail et coordination avec le Parlement avec efficacité pour répondre aux engagements électoraux et ceux du NMD». «Nous sommes une seule équipe avec une volonté forte de faire face à tous les défis en se mettant à l'écoute de la société. C'est important», détaille-t-il. Quant à son parti, il se félicite, comme il l'indique, de cette dynamique. «Sans doute, cette charte sera une nouvelle impulsion pour la réforme en accélérant les chantiers et les priorités. Il faut investir l'esprit de cette charte pour transformer les impacts de la crise de Covid en opportunités pour une société équilibrée», ajoute-t-il. Aussi son parti de la balance confirme son engagement comme il le révèle par rapport à cette charte «pour mieux investir le temps gouvernemental».