En 2002, les pays arabes n'ont pu attirer que 4,5 milliards de dollars d'investissements étrangers, contre 6,7 milliards en 2001. Une véritable érosion qui s'explique par plus d'un handicap dont souffrent les politiques de promotion de l'investissement dans ces pays. Une véritable érosion. Le flux des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans l'ensemble des pays arabes a chuté de 32 % en 2002, par rapport à l'année précédente. Cette baisse considérable est révélée par le Rapport sur l'investissement mondial, publié par la Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), au début du mois. En fait, les pays arabes n'ont pu attirer que 4,5 milliards de dollars en 2002 d'investissements étrangers, contre 6,7 milliards dollars en 2001. Mais ils suivent la tendance générale des pays en voie de développement, où le flux d'investissements étrangers a baissé pour la deuxième année consécutive, passant de 590 milliards en 2001 à 460 milliards de dollars en 2002. A la tête des pays arabes attirant le plus d'IDE, vient l'Algérie avec 1,065 milliard de dollars. La Tunisie vient ensuite, avec 821 millions de dollars. Ce pays est suivi par le Soudan, avec 681 millions de dollars, dont une bonne partie est concentrée dans le secteur pétrolier. Il est à noter que l'Algérie et la Tunisie s'emparent de plus de la moitié des IDE dans le domaine de l'exploration pétrolière, L'Egypte, elle, arrive en quatrième position des pays arabes, avec 647 millions de dollars en 2002. Malgré une bonne croissance économique (4,5 %), le Maroc a enregistré un montant faible d'IDE, avec seulement 428 millions de dollars en 2002. Mais de nombreux analystes prévoient une hausse considérable à fin 2003. Le climat de récession qui règne dans presque tous les pays et le repli de plusieurs multinationales en ce qui concerne les fusions et les acquisitions viennent en tête des raisons avancées par le rapport. Ces derniers, source principale des IDE, ont reculé dans l'économie mondiale, passant de 594 milliards de dollars en 2001 à 370 milliards de dollars en 2002. En outre, les pays arabes souffrent du manque d'accords d'investissements bilatéraux, évitant la double taxation douanière. D'autres raisons liées à la performance économique de chaque pays ont été avancées. Cette dernière a été négativement affectée durant l'an 2002, année difficile à cause de l'instabilité de la région. La faiblesse de la productivité et la mauvaise formation de la main-d'œuvre jouent également un rôle négatif. Bien que les salaires en Tunisie soient le triple de ceux en Egypte, la Tunisie attire plus d'investissements que l'Egypte. Le rapport de la CNUCED a rappelé aux multinationales de s'acquitter de leurs impôts auprès des pays où elles investissent, afin que ces derniers puissent équilibrer leurs budgets. Mais la cause principale de cette baisse n'est pas due à l'absence d'opportunités d'investissements, mais plutôt au fait que les gouvernements ne sont pas suffisamment conscients de l'importance des investissements, facteur essentiel de la croissance économique. La promulgation de nouvelles lois ne suffit pas, il faut déployer plus d'efforts pour déterminer les domaines et les secteurs qui peuvent attirer les investissements et les promouvoir dans les bureaux de représentation commerciale à l'étranger. De même, le rapport a appelé les multinationales à coopérer avec les entreprises locales ainsi qu'à recourir à la main-d'œuvre locale.