Ayant rejeté un possible retour de Noureddine Naybet à l'équipe des Lions de l'Atlas, le sélectionneur national Zaki, n'en finit pas d'essuyer les critiques. La dernière en date a été émise sous forme de procès pour diffamation intenté contre lui par «Annoukhba». Même après la victoire, certes nécessaire et accessible, de l'équipe nationale devant le Botswana, lors de la neuvième et avant-dernière journée des éliminatoires du Mondial et de la CAN 2006 de football. Baddou Zaki n'est pas au bout de ses peines. Si bout il y a, c'est bien celui de la crise des nerfs. La décision de Zaki de se défaire, à raison, de Naybet, ne lui aura pas valu que des félicitations de la part des observateurs de la chose sportive au Maroc, à commencer par la presse. Loin de là. Ce qui s'est traduit par une attitude quelque peu méfiante du sélectionneur. L'exemple le plus parlant est la réponse qu'il donnée au confrère «Annoukhba», le bi-hebdomadaire sportif. La scène s'est passée lors de la conférence de presse d'après le match Maroc-Botswana. A une question posée par le représentant du journal précité, Baddou Zaki s'est contenté de répondre, non sans une marque d'hostilité : «Je ne réponds pas aux questions d'Annoukhba. Vous n'êtes pas crédibles». S'il est clair que le sélectionneur national ne peut se muer en juge, accordant les galons de la crédibilité à certains et en privant d'autres; la réaction d'«Annoukhba» a été tout aussi spectaculaire. Le journal a en effet décidé de poursuivre en justice le sélectionneur de l'équipe marocaine pour «diffamation». Dans un article paru dans sa livraison de lundi, la publication s'est estimée «humiliée» et «décrédibilisée» par les propos de l'entraîneur. Il faut dire que, depuis quelque temps, les relations entre une partie de la presse marocaine et Zaki sont loin d'être au beau fixe. Le scénario rappelle le manque de confiance affiché à l'égard de ce dernier avant la dernière CAN, suite à laquelle les langues se sont tues pendant longtemps. La crise s'est envenimée de nouveau après les échanges peu cordiaux entre Zaki et Naybet, suite auxquels ce dernier quitte les Lions de l'Atlas. Devant l'échec des tentatives d'éteindre le feu de la discorde entre les deux hommes, les enjeux à venir dépassant de loin un conflit d'ordre personnel, et faire revenir Naybet à l'équipe, la crise a été accentuée. Les sorties peu convaincantes de l'équipe nationale qui n'a pu faire mieux qu'un match nul face au Kenya, battu par 2-0 par la Tunisie samedi dernier, n'ont fait qu'encourager les plus sceptiques. Le match amical, qui s'est également soldé par nul, devant le Togo a également apporté son lot de reproches. Le sélectionneur national se contentait à chaque fois de rejeter en bloc des critiques qui ne sauraient, selon lui, être formulées avant le match contre la Tunisie. Au risque de s'attirer des ennuis dont il est loin d'avoir besoin et un procès en justice. Aussi attendu que craint par le public marocain, dont de larges franges émettent l'espoir de voir leur équipe nationale prendre sa revanche de la dernière défaite marocaine face à la Tunisie, en finale de la dernière CAN, le “voyage tunisien” des Lions de l'Atlas est décisif à plus d'un titre. A la qualification marocaine au Mondial allemand de 2006, dont dépend l'issue de la rencontre, s'ajoute la capacité de Zaki de faire taire les mauvaises langues ou de les délier indéfiniment.