Taoufik Kamil, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, a plaidé pour un équilibrage entre les villes et zones rurales de manière à réduire les disparités territoriales. Satisfaction de l'offre urbaine en tenant compte de l'émergence de classes moyennes, allocation optimisée du foncier dans le cadre d'une approche coordonnée pour un cadre de vie intégré et réduction des disparités territoriales... autant de défis urbanistiques à relever au Maroc. Ces questions ont fait objet de débat lors d'une conférence scientifique ayant eu lieu mercredi à Rabat en marge de la 5ème édition du Salon annuel «Al Omrane Expo». Les intervenants à cette plénière ont mis l'accent sur les réalités et perspectives du développement territorial au Maroc. «A travers cette conférence, le groupe marque sa volonté de contribuer au débat en tant qu'acteur dans la mise en œuvre des politiques publiques dans le domaine de l'habitat et du développement urbain», indique dans ce sens Badre Kanouni, président du directoire du Groupe Al Omrane, réitérant ainsi l'ambition de la holding de se positionner comme un groupe fédérateur au savoir-faire et aux bonnes pratiques qui devraient accompagner la dynamique du secteur. L'aménageur confirme ainsi son ambition d'être une locomotive du secteur dans le cadre du partenariat public-privé, notamment dans ce contexte marqué par la mise en place du nouveau modèle de développement. «Le nouveau modèle de développement est une avancée énorme en matière d'amélioration de la convergence des intervenants. Nous allons tous être en marche pour une vision et des objectifs communs. Il faut être conscient de cette révolution qui est en train de se mettre en place et qui accélérera le développement de notre pays», souligne M. Kanouni. Et de préciser que «nous devons tous œuvrer dans ce sens pour qu'il y ait une meilleure réciprocité». Vers un rééquilibrage territorial et urbanistique Cette rencontre à laquelle ont pris part des professionnels et experts a été une occasion pour identifier les outils existants afin de les adapter aux nouveaux défis qui se présentent. L'occasion étant également de souligner l'importance de l'amélioration de l'offre aussi bien en termes de qualité que d'espace. C'est dans ce sens que Taoufik Kamil, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, a plaidé pour un équilibrage entre les villes et zones rurales de manière à réduire les disparités territoriales. Le porte-parole des promoteurs immobiliers a, également, insisté sur l'innovation et la durabilité afin d'inscrire les centres urbains dans la nouvelle dynamique qui s'opère. L'atteinte de ces ambitions est tributaire de la levée d'un bon nombre d'enjeux. M. Kamil cite dans ce sens la rareté du foncier qui continue de plomber l'activité du secteur. D'où l'importance de mettre des plans d'aménagement appropriés favorisant ainsi une meilleure structuration de l'offre et une bonne planification territoriale et durable. L'anticipation des besoins est de mise Même son de cloche pour la tutelle. Lors de son intervention, Majida Elouardhiri, secrétaire générale du département de l'habitat et de la politique et de la ville, a énuméré un bon nombre d'enjeux à relever tout en insistant sur la préservation des efforts consentis par l'Etat pour l'amélioration du cadre de vie des habitants et l'assainissement du cadre urbain. «Nous sommes tous interpellés pour anticiper le besoin et prévenir la constitution d'habitat insalubre», indique-t-elle à titre d'exemple. Dans son plaidoyer, la responsable a insisté sur la nécessité de mettre en place un programme d'habitat orienté vers l'aide au ménage à travers le rehaussement de leur capacité financière pour accéder à un logement de qualité dans toutes ses dimensions. «Ceci exige un écosystème qui va de la planification jusqu'à l'exécution du projet», stipule-t-elle. Mme Elouardhiri indique à ce propos que le Maroc s'inscrit actuellement dans un repositionnement vers un produit de qualité qui est destiné aux différentes classes sociales mais surtout adapté à leurs moyens et leurs aspirations en matière de confort et de connectivité. «Il faut plus au moins parler d'un renouvellement de la politique d'aide à l'accès au logement avec de plus en plus de qualité», conclut-elle. Cette rencontre a également été une occasion pour les participants de découvrir de près les principales orientations engagées par ONU Habitat qui scelle avec le Royaume un accord de siège. Un dispositif triennal est en cours de déploiement portant sur 4 domaines de changement dont la lutte contre les inégalités et la pauvreté dans le continuum urbain-rural, le partage de prospérité non seulement au sein des villes et des agglomérations urbaines mais également dans les régions et le monde rural ainsi que la résilience des villes face aux catastrophes naturelles et changements climatiques. Rappelons que ONU Habitat décline au Maroc un Programme-pays «HCPD» articulé autour de 9 axes majeurs et 24 projets.