Le Front des Forces socialistes (FFS- Opposition) a dénoncé le référendum sur "la charte pour la paix et la réconciliation" en Algérie, comme étant une opération destinée "à absoudre les coupables de crimes et culpabiliser les victimes (...) et amalgamer les causes et les effets de la crise algérienne". Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son conseil national, le FFS, que préside Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'insurrection armée anti-coloniale, ajoute que le texte de la charte, vise à "octroyer aux co-responsables des développements tragiques générés par le coup de force de Janvier 1992, une immunité populaire contre les poursuites judiciaires pour violation massive des droits de l'Homme et crimes contre populations sans défense". En se prononçant pour "une campagne imaginative et active" des structures du parti pour "le boycott du scrutin", le FFS affirme qu'il "ne peut adhérer qu'à une paix qui soit l'aboutissement d'un processus fondé sur la vérité et la justice et qui ne réserve que l'amnistie conditionnelle et individuelle". Par ailleurs, le FFS, qui est le premier parti représenté dans les communes de Kabylie, a dénoncé "la dissolution des assemblées locales des wilayas de Bejaïa et de Tizi Ouzou", intervenue pour donner satisfaction au mouvement contestataire des Arouchs (d'obédience tribale), lequel conteste la légitimité des conseils élus en Kabylie suite aux élections communales d'octobre 2002. Pour le FFS, cette dissolution prélude "à une recomposition du champ politique et à la reconfiguration de la représentation politique et sociale dans la région de Kabylie, réputée frondeuse" et procède d'un calcul qui "sous-estime le degré de maturité politique des citoyennes et citoyens de Kabylie ainsi que le niveau d'enracinement des valeurs du FFS dans la société". L'appel du FFS au boycott du référendum du 29 septembre survient après un appel similaire lancé par un autre parti également implanté en Kabylie, le "Rassemblement pour la culture et la démocratie"