Les habitants du sud des USA frappés par le cyclone «Katrina» vivent un véritable drame. Face à l'ampleur des dégâts humains et matériels, les autorités américaines ont demandé l'aide de la communauté internationale. La situation au sud des Etats-Unis, après le passage du cyclone «Katrina», est devenue apocalyptique. Des soldats ayant reçu l'ordre de tirer sur les pilleurs, des conditions sanitaires désastreuses, des zones urbaines complètement dévastées; une véritable tragédie humaine. Selon un sénateur de Louisiane, le républicain David Vitter, plus de 10.000 personnes auraient péri dans cet Etat du sud. Le nombre de foyers privés d'électricité a atteint samedi les 600.000 en Louisiane et dans le Mississippi. Le coût total des dégâts pourrait atteindre les 100 milliards de dollars. Une première aide d'urgence de 10,5 milliards de dollars a été débloquée vendredi soir par le Congrès. Dans La Nouvelle-Orléans, des milliers de militaires et de secouristes se sont déployés dimanche dans les rues inondées et jonchées de cadavres. Les conditions de vie étaient devenues inhumaines dans les deux principaux centres de la ville (le stade Superdrome et le Centre des Conventions) où s'étaient massées depuis lundi dernier des dizaines de milliers de personnes à tel point que les secouristes ont vite procédé à leur évacuation par autocar, puis par avion. Une évacuation très difficile qui a été encore compliquée par un tireur fou ayant tout à coup ouvert le feu sur des centaines de personnes, les obligeant à se jeter par terre pour se protéger. Toutefois, cette évacuation ne signifie pas que la ville est vide. Des centaines, peut-être des milliers de personnes, sont encore présentes dans la ville, estiment les secouristes. « Avec la baisse du niveau de l'eau, on commence à voir réapparaître des gens qui étaient restés chez eux et cherchent maintenant de l'aide », a déclaré aux médias le ministre de la Sécurité intérieure, Michael Chertoff. Les responsables se tournent désormais vers une autre tâche, celle de la collecte d'un nombre inconnu de cadavres. Selon l'agence AP, les corps en décomposition sont partout, cachés dans les étages, flottant dans les eaux de la ville détruite, écrasés dans des fauteuils roulants ou abandonnés sur les autoroutes. La situation semble empirer de jour en jour. Selon Bill Frist, le patron de la majorité au Sénat, également médecin, en visite dans un centre de triage des réfugiés à l'aéroport, plus de huit à dix personnes meurent par jour. Face à cette détérioration, les Etats-Unis se sont vus obligés de demander de l'aide d'urgence à l'Union européenne. Les autorités américaines ont réclamé des couvertures, des kits médicaux d'urgence, des camions d'eau et des vivres pour les victimes de l'ouragan «Katrina», a annoncé dimanche la Commission européenne. Plusieurs pays de l'UE ont aussitôt promis d'envoyer de l'aide aux régions sinistrées. L'OTAN a également annoncé avoir reçu une demande d'aide de Washington. Le gouvernement américain a demandé la fourniture de rations alimentaires pour les évacués, précise l'Alliance atlantique dans un communiqué. Un officier de liaison est en route pour Washington afin d'assurer la coordination avec la FEMA, l'agence américaine de gestion des services d'urgence. L'Iran, rangé par l'Administration Bush dans le camp de l'"axe du Mal", propose d'envoyer une aide humanitaire aux victimes de l'ouragan. « Les victimes se plaignent du manque d'aide, nous sommes pour notre part prêts à apporter notre contribution à la population via le Croissant-Rouge », a déclaré Hamid Reza Asefi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. De son côté, le président Fidel Castro a indiqué qu'au-delà des différends politiques et idéologiques bilatéraux, l'ile a maintenu, dès le départ, une position de principe face à un évènement de cette nature. Il a décidé l'envoi immédiat de 1100 médecins de grande expérience internationale ainsi que des médicaments et des équipements de diagnostics nécessaires pour secourir les victimes du cyclone.