Ainsi, la sortie médiatique de Monseigneur Landel devrait donner matière à réflexion à nos prêcheurs dans le domaine de la tolérance et du respect de l'autre. L'archevêque de Rabat, Monseigneur Vincent Landel, désapprouve les campagnes de christianisation menées au Maroc par certains évangélistes. Le représentant de l'église catholique au Maroc explique cette position par le fait que le respect des lois du pays d'accueil est l'un des principes fondamentaux de l'institution religieuse qu'il représente. Pour Monseigneur Landel, le rôle de l'église catholique est d'aider les gens à vivre en harmonie avec leur conscience et leur société et de ce fait, elle s'interdit de pousser les gens au Maroc à se convertir au christianisme car cela ne ferait que rompre les liens qui les unissent à leur environnement social. Cette déclaration émanant de la part d'un représentant de l'église est très significative. D'abord, elle incarne le principe du respect des lois et des usages du pays d'accueil que l'église catholique respecte fidèlement. Un principe qui ne compte pas pour certains pseudos-prêcheurs de l'intégrisme qui se sont assignés la mission de mener campagne dans les pays occidentaux qui les ont accueillis pour prêcher un discours intégriste appelant à la haine et à la violence se permettant ainsi de violer la loi. Pire : ils vont jusqu'à tenter d'imposer leurs discours par la violence et la terreur. Les exemples ne manquent pas. Le prêcheur Omar Bakri qui vient d'être expulsé de Grande-Bretagne affichait en public sa haine envers les Britanniques et leur mode de vie alors qu'il vivait à Londres. Dans une déclaration récente à la presse, juste avant son expulsion, il avait réitéré sa conviction que la Grande-Bretagne est une terre d'impies qu'il faut combattre. Ces mêmes idées, on les retrouve chez le fameux Abou Hamza Al Masri qui n'hésitait pas à occuper toute une avenue dans la capitale britannique pour y célébrer la prière sacrée du vendredi. Pourtant, avant les attentats qui ont frappé Londres en juillet dernier, les citoyens britanniques faisaient preuve d'une tolérance exemplaire face à ce genre de pratiques. Même pour les prêcheurs modérés qui vivent dans les pays à majorité chrétienne, aucun d'entre eux ne cache son ambition de convertir les populations locales à l'islam. La question qui se pose est : qui a donné à ces gens le droit de se faire passer pour des prophètes ? Qui les a chargés de cette mission de convertir les gens à l'islam par la force ? Personne. Ainsi, la sortie médiatique de Monseigneur Landel devrait donner matière à réflexion à nos prêcheurs dans le domaine de la tolérance et du respect de l'autre. "Ma mission est de vivre ma foi et non pas d'essayer de convaincre qui que ce soit. Si j'arrive à vivre ma foi en respectant la foi de l'autre, je serai sur le chemin voulu par Dieu", a précisé l'archevêque de Rabat. Des termes qui résument toute l'essence de la foi quelle que soit la religion à travers laquelle elle se manifeste.