Plus forte prévision de toute la région SEMED «L'économie nationale devrait être soutenue par une bonne saison des pluies, la reprise attendue en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, et le renforcement des exportations dans les secteurs du phosphate et de l'automobile». La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) livre ses perspectives économiques régionales. Pour le Maroc, l'institution table sur une reprise de l'activité économique au niveau national. Une croissance de 5% est donc anticipée pour l'exercice 2021 pour revenir à un rythme plus modéré en 2022 se situant ainsi autour de 3,2%. «Cette évolution reflète le succès relatif de la campagne de vaccination au Maroc, qui a favorisé une réouverture assez rapide de l'économie, en dépit d'un redémarrage prudent du tourisme à l'échelle mondiale», commente la BERD. Et de préciser que «l'économie nationale devrait être soutenue par une bonne saison des pluies, la reprise attendue en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, et le renforcement des exportations dans les secteurs du phosphate et de l'automobile. Le taux de croissance attendu au Maroc dépasse largement les prévisions de la BERD pour la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen. Cette région dite SEMED devrait afficher une performance économique de 4,2% pour 2021. Un redressement porté par le rebond de l'activité économique de la plupart des pays de la région, notamment avec le nouvel élan amorcé dans les secteurs de l'agriculture et des télécommunications au moment où le tourisme et les exportations afficheraient une augmentation limitée». Le futur redressement économique dépendra de la vigueur de la reprise mondiale, des progrès du déploiement de la vaccination, des évolutions politiques et de la mise en place de réformes de l'environnement des affaires. Parmi les principales mesures susceptibles d'attirer les investisseurs, le rapport de la BERD cite le renforcement de la concurrence, l'amélioration de la gouvernance, la lutte contre la corruption, le développement de la numérisation et la promotion de l'inclusion, relève-t-on de la BERD. Pour 2022, la Banque européenne anticipe une croissance de production dans la région SEMED de l'ordre de 4,4% reflétant ainsi la forte expansion de l'activité économique aussi bien au Maroc qu'en Egypte. Par pays, la BERD estime que la croissance de l'économie égyptienne devrait se redresser à 4,9% au titre de l'exercice 2021-2022. Une prévision soutenue par l'essor du secteur des télécommunications, ainsi qu'une reprise de la consommation privée et de l'investissement, et le retour des investissements directs étrangers. En Jordanie, le taux de croissance devrait atteindre les 1,5% en 2021 avant de se situer autour de 2,2% en 2022. Pour ce qui est de l'économie libanaise, elle poursuivra selon la BERD son déclin en enregistrant une contraction supplémentaire de 10% en 2021. Les négociations qui ont repris récemment avec le FMI laissent cependant espérer un prochain programme de réformes en 2022, même si l'accord et le décaissement prendront sans doute un certain temps. À la lumière de ces incertitudes, toute reprise restera modeste à court terme, selon les prévisions, la croissance du PIB ne dépassant pas 3% en 2022, apprend-on de la BERD. L'économie tunisienne devrait connaître une modeste reprise de 2,5% en 2021 avant une accélération de sa croissance à 3,3% en 2022. Une évolution qui reflètera le rebond des industries manufacturières stimulées par les exportations. Cependant, les secteurs du tourisme et des transports restent affectés par les restrictions en rapport avec la Covid-19 et l'agriculture a enregistré un recul après une année record en 2020.