Les partis d'opposition ainsi que les rebelles ont annoncé leur refus de cautionner les élections et demandent un gouvernement de transition non présidé par Laurent Gbagbo. La tenue de l'élection présidentielle ivoirienne le 30 octobre semble de moins en moins probable menaçant un regain des violences. Pour les principaux partis d'opposition en Côte d'Ivoire, la sortie de la crise ne peut se faire sans une transition politique excluant le président Gbagbo. L'opposition a estimé que dans le cas présent la tenue d'élection serait impossible techniquement et matériellement. «Il est impossible, techniquement et matériellement, d'organiser l'élection présidentielle à l'échéance prévue par la Constitution,» souligne un communiqué de presse du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), signé de son président Alphonse Djédjé Mady. Ce rassemblement regroupe les quatre principaux partis de l'opposition ivoirienne. L'opposition a fait observer que de ce fait le pays va se trouver dans un cas de vide constitutionnel, sans président de la République ni gouvernement, c'est-à-dire un vide constitutionnel intégral. Cependant, la coalition d'opposition a refusé tout report technique des élections tendant à liquider le dossier ivoirien et elle a exigé la mise en place d'une transition. Selon eux, cela évitera au pays de sombrer dans le chaos à la faveur de cette situation pleine d'incertitudes pour l'ensemble des populations ivoiriennes. Et en évoquant la transition, le RHDP considère que cette dernière ne doit pas être présidée par le chef d'Etat Laurent Gbagbo. Les Forces nouvelles (FN) qui contrôlent la moitié nord du pays semblent être sur la même longueur d'ondes que l'opposition. Les dirigeants du FN ont, eux aussi, refusé de cautionner tout scrutin à la date du 30 octobre. Ils ont estimé qu'à cette date les conditions d'un scrutin libre et transparent ne sont plus réunies. Tout comme l'opposition, les FN ont exigé une transition politique qui exclue le président ivoirien. La prise de position des FN et de l'opposition intervient alors que l'élection apparaissait déjà sérieusement compromise par les blocages du processus de paix. Signé fin juin sous les auspices du médiateur de la crise ivoirienne Thabo Mbeki, l'accord de Pretoria II, dernier d'une longue liste d'accords tous restés inappliqués, est lui aussi dans l'impasse. L'arbitrage du président sud-africain sur les lois adoptées le 15 juillet par le président Gbagbo sur le processus électoral et la nationalité a été contesté par l'opposition et la rébellion. Ce qui n'a pas permis de faire avancer l'interminable polémique. Le désarmement des belligérants, censé être achevé pour la présidentielle, est au point mort. Préalable à ce désarmement, le démantèlement des milices pro-gouvernementales, malgré les déclarations de bonnes intentions, n'enregistre aucune avancée significative. Dans ce contexte, les sorties médiatiques de l'ancien chef d'état-major des forces loyalistes, le général Mathias Doué et du lieutenant-colonel Jules Yao Yao, ont largement occulté le débat sur les élections, reléguant en arrière-plan les efforts de la médiation sud-africaine et de l'ONU. Désormais, le sortie de la crise ivoirienne ressemble de plus en plus à une mission impossible qui ne cesse de se compliquer. Serait-ce la fin du processus de paix?…À suivre.