Par étouffement, un jeune homme de trente- deux ans a mis fin à la vie de son fils, âgé de cinq ans, dimanche dernier, au douar Chemmamate relevant de la commune rurale Elaâtatra, dans la province de Sidi Bennour. Rapidement, au début de l'après-midi, il s'est rendu, alors qu'il était dans un état hystérique, chez les gendarmes pour leur révéler son crime tout en les sollicitant de l'accompagner chez lui pour constater de visu le cadavre de la victime. Sans perdre la moindre seconde, les limiers de la gendarmerie royale de Sidi Bennour se sont dépêchés sur le domicile de ce père pour se retrouver effectivement devant le cadavre d'un enfant. Aussitôt, un fourgon mortuaire l'a évacué vers la morgue de l'Hôpital provincial Mohammed V, à El Jadida, pour être autopsié et le mis en cause a été maintenu en garde à vue. Soumis aux interrogatoires, le mis en cause a affirmé aux enquêteurs qu'il s'est marié avec la mère du défunt il y a plus de six ans. Une année plus tard, leur foyer a été égayé par la naissance d'un garçon. Toutefois, leur relation conjugale a commencé à se détériorer au fil des mois pour arriver au point mort. Effectivement ils ont divorcé. Le tribunal de la famille a ainsi obligé le père à verser, chaque mois, une pension alimentaire et la mère à lui permettre de rencontrer, une fois par semaine, son fils. Certes, ce jugement a commencé à être appliqué à la lettre jusqu'au mois courant, octobre, lorsque le père n'a pas versé la pension alimentaire à son ex-épouse. Pour faire pression sur lui, cette dernière l'a empêché, mardi 12 octobre, de rencontrer, comme à l'accoutumée, son enfant et de le prendre pour qu'ils passent ensemble toute la journée. Dimanche 17 octobre, le père qui était accompagné d'un huissier de justice est venu, le matin, frapper à la porte de son ex-épouse. A cette dernière, l'huissier de justice a expliqué qu'elle doit recourir à la justice pour entamer une procédure d'exécution de jugement contre son ex-mari sans l'interdire de voir son enfant. C'est la raison pour laquelle elle a permis à son enfant d'accompagner son père. Au début de l'après- midi, un agent d'autorité, à savoir le Moqadem, est venu frapper à sa porte. En lui ouvrant, il l'a informé qu'elle devait aller, en compagnie de ses parents, chez les gendarmes de Sidi Bennour. Chez eux, elle a appris la mauvaise nouvelle : son unique enfant a été étouffé mortellement par son propre père. Pour quel mobile ? Aux enquêteurs de la gendarmerie royale de Sidi Bennour, le père a précisé qu'il soupçonnait que son ex-femme le trompait et que l'enfant n'était pas le sien. Des soupçons qui ne lui ont jamais, depuis son mariage jusqu'à la répudiation, passé par la tête.